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Qui Ça?

  • : Stipe se laisse pousser le blog
  • : Je m'étais juré sur la tête du premier venu que jamais, ô grand jamais je n'aurais mon propre blog. Dont acte. Bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser des commentaires dithyrambiques ou sinon je tue un petit animal mignon.
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La cour des innocents

La Cour des Innocents - couv - vignette

Dates à venir

- samedi 2 août, en dédicace à la Librairie Montaigne (Bergerac) de 10h à 12h

- samedi 30 août, en dédicace à la Librairie du Hérisson (Egreville)

- dimanche 9 novembre, en dédicace au Grand Angle dans le cadre du salon Livres à Vous de Voiron.

21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:45

Pour les Impromptus Littéraires, la consigne était la suivante:

Mmmm… Il était bon le chocolat de Pâques n’est ce pas ?
Ayayaye ! … Dans quatre mois nous allons peut être nous croiser (sans nous reconnaître) sur une plage au bord de la mer. Mais avant d’envisager de se remettre en maillot de bain, une formalité s’impose : Le régime.
Cette semaine vous raconterez donc une histoire de régime, drôle ou tragique, efficace ou vouée à l’échec, de bananes ou de compte-tours.

 



Chère Mamie,


J'espère que tout va bien pour toi et que tes petits soucis de santé ne sont plus qu'un mauvais souvenir.
Ici tout va bien, mon nouveau travail est très plaisant et mes collègues très sympas.
Par contre, je n'ai toujours pas d'amoureux… Je crois que je suis trop grosse et la perspective de l'été qui approche m'a fait prendre une résolution. J'ai besoin de pouvoir rentrer plus facilement dans du 38 et pour ça j'aurais besoin de perdre 3 ou 4 kilos.
Je viens vers toi car j'ai déjà vu tes photos de mariage et j'ai toujours été secrètement jalouse de constater comme tu étais devenue cette femme mince et élancée depuis l'époque de ces photos. Je préfère me fier à toi et tes trucs de grand-mère pour ce régime, et me méfier de mes magazines qui sont parfois trop rigoureux dans les méthodes qu'ils préconisent.
Merci d'avance de m'expliquer comment tu avais fait à l'époque, je t'embrasse tendrement.


Ta petite-fille adorée et ses 3 kilos de trop.







Ma chérie,


Je suis ravie que tu te rappelles à mon bon souvenir et que tu me sollicites pour autre chose que de l'argent.
Ta lettre m'emplit de fierté, venir consulter ainsi sa mamie est une preuve d'amour évidente et spontanée. Aussi vais-je essayer de t'être du meilleur conseil possible.


Tu as raison, ma chérie, à l'époque du mariage d'avec ton grand-père, j'étais cette femme gironde aux formes paysannes qui faisaient l'admiration des hommes d'alors et la satisfaction de mon entourage à qui je donnais des kilos de preuves de bonne santé.
Mais la mode, tu sais ce que c'est, toi… En deux ans j'ai perdu une trentaine de kilos superflus et me suis forgée cette silhouette que tu as toujours connue depuis ta naissance.


En premier lieu, je me suis mise au sport. J'ai couru, toujours et encore, tellement couru que mes pieds en étaient parfois écorchés à vif par les ampoules. J'ai griffé mes bras aux branches des arbres des forêts que je parcourais lors d'interminables marches. Le corps a ses raisons que la raison ne connaît pas. Tout n'est qu'histoire de volonté.
A cette discipline sportive s'est couplée une diète des plus drastiques. Sûrement pas aussi drastique que celle exposée dans tes magazines, certes.
La privation, ma petite chérie, et la volonté. C'est tout d'abord la viande qui a été exclue de mes menus. Puis petit à petit, j'ai aussi supprimé les légumes de mon alimentation puis tant d'autres denrées trop riches en glucides ou lipides pour ne garder que l'insipide puis le vide.
Puis j'ai arrêté de courir. Le sport n'était plus compatible avec la nouvelle doctrine qui allait être la mienne pour les mois à venir.


J'ai fait abstinence. De tout, de tout ce qui nourrit un corps et serait susceptible de poser sur ses os autre chose que la peau.
Pour les besoins vitaux, de l'eau, du pain, un peu de féculents de temps en temps. Mais en quantité suffisamment infinitésimales pour que mon estomac s'atrophie et se soumette à ce rationnement. Je mangeais tant et si peu que par la force des choses mon corps a fini par accepter les souffrances infligées par cette diète, au point de s'en faire une toute autre nourriture : celle de l'esprit. La nourriture spirituelle pour seul repas quotidien.


Puis au bout de deux années de ce traitement de plus en plus draconien, la délivrance, j'ai repris goût à la vie mais pas forcément aux aliments. Mon estomac et mon foie ont gardé les stigmates de ce régime et j'ai depuis ce temps conservé cette silhouette filiforme que tu me connais. Comme tu le dis toi-même, "mes soucis de santé ne sont plus qu'un mauvais souvenir"…


Je mesure combien il te faudra faire de sacrifices pour parvenir à ce résultat. Mais tu pourras te renseigner, ce régime a connu ses épreuves et a fait ses preuves; aussi je te garantis le résultat et la perte rapide de ces 3-4 kilos disgracieux qui font ombrage à ton bonheur.
Tiens, j'ai même un slogan que pourraient s'approprier tes magazines de mode:
"Grâce au Régime de Vichy, retrouvez goût à la vie!".


J'espère avoir répondu à tes attentes. N'hésite pas à me solliciter si, par exemple, tu cherches à te débarrasser de ton amoureux. A cela aussi ma méthode s'applique avec la garantie du succès.


Je t'embrasse ma chérie, ton grand-père m'attend : je dois changer l'eau de ses fleurs.


Ta grand-mère.

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 15:47



- Hey salut! Bien ou bien?

- Tranquille, t'as vu. Et toi? La famille, le boulot, quoi de neuf?
- Oh ben y'a des couci et des couça, comme tout le monde. Y'a des jours avec "sans" et des jours sans "avec".
- Ouais, ça c'est la vie. Moi l'autre jour par exemple, ben c'est pareil. Alors après, tu sais...
- Oui oui, j'sais bien! T'es jamais à l'abri d'un truc ou d'un autre.
- Ca de plus ou ça de moins...
- Voilà, t'as tout compris. Y'a des moments où il faut savoir dire "hé, ho!"
- Exactement. Et des moments où t'as envie de dire "ho, hé!"
- Mais ouais mon pote, mais tout à fait!
- Mais ouais mais le français est un con, tu lui donnes ça et il prend ça.
- Alors que si tu lui donnes environ ça dès le début, ben on en serait pas là! Vrai ou pas vrai?
- C'est tout à fait ça, t'as tout dit! Et les gens? T'as vu ça?
- Tais toi, ça va m'énerver. Je ne les supporte plus.
- Et si jamais ou quoi que ce soit, alors là parlons-en!!
- Bah, arrête, rien que d'y penser j'ai envie d'en prendre un pour taper sur l'autre et vice-versa.
- Oh oui ben l'autre, justement. L'autre... L'AUTRE!! Mais il vaut pas mieux! Nan mais regarde les! T'as tout de suite compris, hein...
- Apparemment tout le monde n'a pas compris, justement. Y'en a tu leur dis un truc, t'as l'impression que ça rentre par une oreille!
- Alors ceux là, je vois bien de qui tu veux parler...
- Ouais mais toi c'est pas pareil, toi tu sais faire la différence entre d'une part et d'autre part.
- Et pourtant, je suis pas allé à l'école plus longtemps qu'un mec qui y serait allé moins longtemps.
- Qu'est-ce tu veux que j'te dise...
- Des fois je me dis qu'il vaudrait mieux être sourd que de voir des conneries pareilles!
- Bien dit! T'as pas ta langue dans le même sabot, tu sais!
- Ah ben moi, je suis comme ça! Faut qu'ça sorte, de gré ou non. J'ai pas peur tu sais, je dis tout haut ce que les autres pensent pas.
- T'as bien raison mon gars! Dans la vie, faut savoir ce qu'on veut. Y'a que les idiots qui changent pas d'habits!
- Tout ça c'est kif-kif et bonnet blanc. Que tu sois grand ou pas, que tu sois petit ou pas...
- Et comme dirait l'autre : au royaume des aveugles, les rois dépassent les borgnes.
- Quand t'as dit ça, t'as tout dit!
- Moi aussi.
- ...
- ...
- Quoi de neuf, sinon?
- Oh ben tu sais, y'a des cahin et des caha...
- Ouais, ça c'est la vie...
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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 05:00

Vous avez appris la dernière en matière de campagne anti-tabagisme ?
Ah ben bougez pas, je vais vous montrer. Cliquez sur l'image ci-dessous :




En gros (et pour ceux qui n'auraient pas cliqué, de peur de tomber sur un site plein de virus), y'a une expo sur le grand Jacques Tati à la Cinémathèque de Paris. Comme toujours pour ce genre d'évènement, on a placardé des affiches dans tout Paris, et notamment dans les couloirs du métro.
Et c'est là que le bas-du-front blesse : l'affiche dudit évènement reprend une image très célèbre de Monsieur Hulot (celui de Tati, pas l'écologiste qui a créé une gamme de produits shampoing-douche) juché sur un scooter, un gosse sur le porte-bagages et Ô MON DIEU NON ! une pipe à la bouche !!
Vite vite vite, ni une ni dieux la société Métrobus, garante des bonnes moeurs et de la santé publique, se dit que si les gens voient une pipe sur une affiche dans le métro, elle risque de faire augmenter considérablement le nombre de cancers du poumon et de mauvaises haleines dans la minute qui suit.
Bah oui, vous imaginez  bien que cons que nous sommes, nous dès qu'on voit une affiche on se précipite acheter tout ce qu'on y voit dessus : solex, enfant, pantalon trop court, imperméable et surtout pipe pleine de tabac qui tue et qui nuit gravement à la santé et qui donne le cancer et qui jaunit les dents et faudra pas venir se plaindre !
Donc la société Métrobus, brandissant la loi Evin comme seul argument à sa pusillanimité, décide de retirer la pipe de la bouche d'Hulot. Hop, poubelle. 75% de cancers de la gorge en moins, d'un seul coup de palette graphique !

Macha Makeïeff, commissaire de l'expo, fronce les sourcils et dit qu'elle n'est pas d'accord. Métrobus lui rétorque que c'est comme ça et pis c'est tout parce que quand même, le tabac, ben ça tue des milliards et des milliards de gens qui regardent les affiches dans le métro. Alors Macha elle dit que quitte à piller la mémoire du commémoré, autant le faire le moins connement possible et mettre, par exemple, le fameux calligramme de Magritte "Ceci n'est pas une pipe". Métrobus répond en menaçant de s'arrêter de respirer et de se rouler par terre.
Alors en désespoir de cause, elle propose un truc con : on fout un moulinet à la place de la pipe.
Métrobus dit "ouaiiiiis !!", oubliant dans son euphorie de considérer que le pastiche en question allait être tellement voyant qu'il ne ferait qu'amplifier le grotesque de la situation.

J'ai entendu à la radio la porte-parole de Métrobus déclarer qu'on aurait dit que ça ferait comme un clin d'oeil au monde absurde créé par Tati et qu'on aurait dit que c'était vraiment très rigolo hi hi hi.
Ah ben en effet, qu'est-ce qu'on se marre ! On impose la censure à une oeuvre artistique, comme au bon vieux temps, on colle à Monsieur Hulot un moulinet jaune dans sa bouche, histoire qu'il ait bien l'air con et on admire le résultat en se tenant les côtes tellement on rigole. Et en plus on chope pas le cancer. Bah dis donc, tu parles d'une drôlement bonne affaire !
Dommage que le principal intéressé ait cassé son moulinet jaune, car connaissant son sens de la dérision, je pense qu'il se serait bien fendu le moulinet jaune en voyant ce genre d'hommage collatéral qu'on lui vomit rend.

Et puis tout ça nous laisse augurer de bons fous rires rien qu'à l'idée de se retaper des vieux films comme "Quai des Orfèvres" (la célèbre scène avec Bernard Blier qui bouffe une saucisse de Morteau : pété de rire !!) ou "Le cave se rebiffe". De bonnes grosses poilades à la perspective de revisionner des concerts de Serge Gainsbourg ou de Bob Marley.
Sans compter le poster qu'on a tous dans notre chambre, la mythique photo de Brel, Ferré et Brassens enquillant clopes et bières. Passée entre les doigts experts de nos métro-comico-médico pourfendeurs du tabagisme, je vous garantis qu'on n'a pas fini de se taper sur les cuisses et de se faire péter les zygomatiques.

Allez, je vous donne un avant goût de ce qui nous attend dans les rigolotes années à venir...

 



Quai des Orfèvres





Le cave se rebiffe




Serge Gainsbourg




Bob Marley




Brel, Ferré, Brassens

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 07:30
Nouvel exercice d'écriture pour Les Impromptus Littéraires.
Le thème de la semaine : Feu d'artifices (au pluriel, oui oui, c'est fait exprès)



Dans une explosion de coloris,
Trop tôt tu es parti.
Avant même la fin de ta garantie,
Tu as goûté au court-circuit.


Electrocuté par le lave-vaisselle,
Les fils qui se touchent, et brûle ta cervelle.
Ecrabouillé par la machine à laver,
Même pas besoin de te repasser.
Congelé dans le frigidaire,
Ebouillanté par la cafetière.


Par ta télé,
lobotomisé,
Par le micro-ondes, cancerisé
Dans le sèche-linge, carbonisé,
Dans le robot multifonctions, hop, mixé.


Papa t'avait donné les clés de la boîte,
Mais tu as toujours été de ceux qui s'éclatent.
Pour lui c'est pas la fête des pères
Un rejeton aussi suicidaire.
L'électro-ménager perd son meilleur vendeur
Le radio-réveil sonne ta dernière heure


Préchauffez le four, incinérez !
Que les flammes t'aspirent à jamais,
Que ta dernière livraison soit gratis,
Et qu'enfin implose Feu Darty Fils.

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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 13:10
Dans la trop longue lignée de ces hommes oubliés et qui ont apporté leur pierre  blanche à l'édifice de la poésie, aujourd'hui rendons hommage à Gérard Blanchard qui reste à ce jour l'unique poète ayant réussi l'exploit de faire rimer "Amour" avec "Rocamadour".
Et c'est pas dommage.
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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 13:24


Au moment où la bêche s'enfonça une énième fois dans la terre caillouteuse, j'entendis une petite voix me gueuler "Holà, mollo !!"
Je tournai la tête à droite puis à gauche, mais personne d'identifiable en mesure de gueuler holà mollo. Je reposai ma botte en caoutchouc sur le fer de la bêche et de ce tournemain propre aux pieds, l'enfonçai brutalement dans la terre et l'en ressortis en retournant celle ci.
- Ah ben quand même !, ça me dit.
Re droite, re gauche, re rien. Le soleil qui tape trop méchamment sur  le chapeau de paille, sûrement.
- Eh oh, je suis là!, me hey-là la petite voix.
Et en effet, il était là. A mes pieds, à moitié planté dans la terre fraîchement retournée.
Un petit soldat de plomb.
Je le retirai du sol, lui brossai un peu la terre de ses vêtements et son visage. En fait de soldat c'était un ouvrier de chantier. Et en fait de plomb, c'était du plastique. Il portait une combinaison jaunasse comme Michel et un casque jauni comme Halliday. Sa main droite, gantée de noir, semblait saluer la cantonade tandis que sa main gauche, gantée de noir, tenait une caisse à outils. Il toussota ce quelque peu pour recracher de la terre.
- Vous auriez pu faire gaffe, vous avez failli m'arracher le pif avec votre outil.
En effet, il avait une éraflure assez nette sur le bout du nez. Pour le coup le casque ne lui avait pas servi à grand-chose…
- Bon, qu'est-ce que vous avez à me zieuter comme ça ?
Il en a de bonnes, lui!, pensai-je.
- Vous en avez de bonnes, vous ! C'est quand même pas tous les lundis de Pâques que je déterre un jouet qui me parle...
- Lundi de Pâques ? Bon sang mais la dernière fois que j'ai vu David c'était pendant les vacances de février !! Ca fait 2 mois que je suis là-dessous ? Ben mon con, ma famille doit commencer à s'inquiéter...
- Excusez-moi monsieur...
- Madine, appelez moi Madine. C'est comme ça que David m'appelle. Il pense que je m'appelle "Madine Taiwan" vu que c'est écrit sous mes pieds...
- Excusez moi Madine, mais c'est qui ce David ?
- Ben David c'est le gamin !
- Mais quel gamin ? Le seul gamin qu'il y ait ici s'appelle Théolasque.
- Ben moi je vous dis que le gamin de 5 ans qui joue avec moi s'appelle David ! Dites voir votre chapeau de paille c'est de la gnognotte, y'a le soleil qui vous tapote correctement sur le ciboulot !
- Attendez voir... Je me souviens que les anciens propriétaires de cette maison avaient un fils qui s'appelait David. Mais il avait au moins 20 ans quand on leur a racheté cette maison.
- 20 ans !!! Bon sang, il aurait grandi... Vous l'avez achetée quand cette maison ?
- Oh, y'a bien une dizaine d'années...
- Attendez, vous êtes en train de me dire que ça ferait... 25 ans que je suis là dedans !! Ah ben là c'est sûr que ma famille n'a pas fini de s'inquiéter...
- Mais qu'est-ce que vous faites ici ?
- Oh ça... Figurez-vous que je m'étais fait attraper par les cow-boys et...
- Par les cowboys ? Vous, un type qui bosse sur les chantiers avec son casque et sa caisse à outils ??
- Ah non, moi j'étais chef des indiens et c'est moi qui conduisais le bus !
- ...
- Oui, en fait le premier chef des indiens avait été capturé par les cowboys qui l'avaient foutu sur le barbecue. Allumé. Il a fini fondu en faisant des bulles. Du coup je lui ai succédé. Tout en continuant à conduire le bus.
- Parce que vous étiez le seul à avoir le permis ?
- Non, parce que j'étais le seul à rentrer dedans.
Donc je disais, les cowboys m'ont chopé et comme c'était pas la saison des barbecues, ils m'ont enterré vivant. J'étais censé me faire délivrer par le Pinocchio en bois mais David avait à peine fini de me foutre sous terre que sa mère l'a appelé car demain y'a école.
- Et il vous a oublié là ?
- Oui, je suppose. Ou alors il n'a jamais réussi à retrouver l'endroit où j'étais enterré.
25 ans!! Bon sang...
- J'étais en train de retourner la terre pour faire un potager, vous avez vraiment eu de la chance que je vous retrouve!
- De la chance, comme vous y allez... J'ai croupi là 25 ans, je suppose que ce fayot de Pinocchio a pris ma place de chef des indiens. Et quand bien même on retrouverait David, il n'en aura sûrement plus rien à faire de moi...
Qu'est-ce que je vais devenir, moi ?
- Ben... Théolasque, mon fils, il a 6 ans et...
- Et vous croyez qu'il voudra bien de moi ???
- Justement, y'a une place qui vient de se libérer.
- Chef des indiens ?
- Non, le chef des indiens c'est déjà Titeuf. Là ce serait pour un poste de vigie dans le bateau pirate. L'ancien nous a quittés la semaine dernière, il s'était égaré dans la pelouse et il est passé dans la tondeuse...
- Pirate ? Génial! Et je pourrai même lui conduire tous les véhicules dont la cabine est exigüe !
- Ok, ça marche. Venez, je vais vous présenter à Théolasque.
- Holala si vous saviez comme je suis content! J'espère que je vais lui plaire...
- Je n'en doute pas, avec votre casque vous saurez résister aux boulets de canon tirés par les cowboys…
- Chouette chouette chouette !
Oh mais avant de me présenter à votre fils, je peux vous demander un dernier petit service ?
- Je vous en prie.
- Vous pourriez me donner un petit coup de peinture sur le bout du nez ?



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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:03

Parce qu'aujourd'hui mon inspiration est fériée, je vous présente Paques-Man et toute sa famille tête d'oeuf.


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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 15:00
Dans la série des inventeurs dont tout le monde se cogne royalement, aujourd'hui présente:


René-Bernard Pied-de-Poule



Né le 12 brumaire 1756 à Chatenay-Malabry et mort le 8 nivose 1839 à Chatenay-Neprofitejamais à l'âge43 ans, René-Bernard Pied-de-Poule n'était pas la moitié d'un demi-con, c'est pour ça qu'il finit inventeur. A l'instar de Abdel-Kader Clé-de-Douze ou de Popol Parquet-Flottant, les brimades subies durant toute son enfance l'ont très certainement poussé à vouloir laisser son nom dans l'histoire. Fallait pas le faire chier!

René-Bernard naquit le jour de sa naissance, à l'heure de l'apéro. Son père, qu'était pas le dernier pour la déconne, décida que sa feignasse de femme irait accoucher toute seule et qu'elle avait intérêt à être rentrée avant midi. La mère Pied-de-Poule n'eut pas le temps d'arriver jusqu'à la porte de l'hôpital que le petit René-Bernard pointait déjà le bec pour voir dehors si j'y suis. Je n'y étais pas, et elle accoucha seule sur le parking, sur une place handicapée ce qui n'est pas très urbain de sa part. Après avoir coupé le cordon avec les dents et bouffé le placenta, elle alla déposer l'enfant sur le paillasson à l'entrée de l'hôpital puis sonna avant de se barrer en courant, abandonnant là son René-Bernard de fils non sans lui avoir préalablement piqué son portefeuille.
Le bébé avait été largué juste sur les détecteurs de poids activant l'ouverture automatique des portes du hall d'entrée, celles-ci restèrent donc ouvertes inutilement quelques heures, laissant librement entrer l'air frais du dehors jusqu'à la fenêtre du bureau de la grognasse de la Réception, ce qui ne manqua pas de lui geler les pieds et de la faire grogner. René-Bernard venait d'inventer le courant d'air mais n'ayant pas déposé le brevet à la SACEM dans les 48 heures ouvrables, il se fit piquer la paternité de l'invention quelques dizaines d'années plus tard par un retraité dénommé Johnny Courant-d-Air.

Elevé par la DDASS, il eut une enfance des plus malheureuses, son nom à la con le désignant souvent comme cible privilégiée des railleries et autres viols collectifs de ses camarades. Les adultes n'étaient pas en reste, la dame de la cantine lui servait quotidiennement sa ration de viande avariée à même le sol et monsieur le curé ne se privait pas de lui balancer des coups de genoux dans le nez lorsque l'enfant s'agenouillait pour en appeler à Dieu.
René-Bernard obtint difficilement son bac avec mention "Nul" à l'âge de 36 ans. Le jour de la remise des diplômes, le directeur lui décocha un atémi sur les trapèzes et lui tira au 22 long rifle à canon scié dans les fesses, mais juste comme ça, pour rire. Son bac en poche trouée, René-Bernard était prêt à affronter la vie active, ce qui n'était quand même pas trop tôt, à 36 ans!
Après avoir été enfermé par le conseiller ANPE pendant 7 jours dans une cave infestée de rats sanguinaires puis avoir subi une ablation de ses organes génitaux au coupe-ongles rouillé par la DRH lors de son entretien d'embauche, René-Bernard décrocha enfin un boulot de Responsable des Litiges et des Déconnexions Intempestives chez Free. Tour à tour défouloir à injures, réceptacle à crachats dans la gueule, punching-ball relaxatoire et encaisseur de coups de barres à mine sur le bout des doigts, il sacrifia sa vie avec humilité à l'accomplissement de sa tâche, moustache.
Bien sûr, il s'était promis depuis tout petit qu'un jour il tiendrait sa revanche sur la société. Belle innocence des petits crétins de gamins maltraités qui pensent pouvoir un jour devenir ce à quoi ils ne sont pas destinés!
 
Le 7 nivose 1839, René-Bernard Pied-de-Poule inventa un motif d'habillement imprimé de textile qui portera son nom. 

Il mourut comme un con le lendemain d'un infarctus du poignet, sans avoir eu le loisir de goûter ne serait-ce qu'à un début de gloire quelconque. 
Dommage, René-Bernard!
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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 17:57
Vous savez comme c'est un brin chiant d'aller rendre visite à pépé et mémé.
Faut parler fort, faut se rappeler de la météo des 15 derniers jours parce qu'on sera interrogé sur le sujet à coup sûr, faut leur dire que promis on se méfie des pédophiles qui veulent nous parler dans l'internet, non on ne se drogue pas, oui l'éducation c'était mieux avant, bref c'est chiant un brin.

Par contre y'a un truc qu'est génial quand on va chez pépé et mémé, c'est qu'ils ont un calendrier éphémérides effeuillable humoristique (c'est le nom officiel).
Vous savez, ce petit bloc de feuillets avec un dessin poilant dessus. Bon y'a aussi plein d'autres infos au dessus du dessin, des trucs qu'on appelle comme qui dirait "éphémérides" et qui n'intéressent que pépé et mémé : l'heure de lever et coucher du soleil (on s'en fout...), combien de jours il reste dans l'année (mais d'une force!!), la prochaine pleine lune (pour savoir quand faut planter les poireaux), etc...
Donc on est bien d'accord que le côté "éphémérides" on s'en tamponne le front avec une pelle à tarte, par contre la partie "effeuillable humoristique" alors ça, ça vous console de tout le reste (et notamment de la pièce de 5 francs donnée discrètement par mémé juste avant de repartir).
Imaginez, un dessin par jour!! C'est carrément la folie. Et humoristique, le dessin!
Sauf le week-end. Le week-end c'est l'arnaque, y'a une seule feuille pour le samedi et le dimanche, et y'a même pas de dessin. Nul.
Bon, de temps en temps on tombe sur une fête rigolote, la Sainte Gertrude ou la Saint Venceslas. Ca console un peu, ça peut décrocher un sourire, mais vite fait alors. Par contre quand vous tombez sur "Rameaux" ou "Saint Paul" là c'est mort, vous n'avez plus qu'à prendre votre ennui en patience jusqu'au lundi.

Donc l'autre jour j'étais en visite de courtoisie chez pépé et mémé. Ils m'entretenaient des pédophiles dans l'internet, des téléphones portables qui détraquent la météo, de François le dernier vainqueur de la cagnotte à Questions Pour Un Champion et alors qu'ils abordaient le sujet ô combien tabou de l'augmentation du coût de la vie, mes yeux se portent sur le fabuleux calendrier sus-présenté.
Vendredi 3 avril, bonne fête aux Richard, le dîner sera servi à 18h24 mais surtout, surtout... le dessin humoristique que voici (oui, je leur ai racheté le feuillet avec les 5 francs que m'a donnés mémé) :






Hilarant, non? Perso, j'ai rigolé comme devant un épisode inédit de Mister Bean, c'est vous dire.
Mémé, s'inquiétant soudainement de ma santé mentale, me demande ce qui me vaut cet air hilare. Je lui dis que c'est le dessin humoristique, là. Oui, ça a l'air con de lui préciser ça, mais peut-être qu'elle pensait que je me bidonnais de savoir que le soleil s'était levé à 5h26.
"C'est quoi déjà la blague?", qu'elle me demande de lui rafraîchir la mémoire.
Donc je lui décris rapidement le topo et lui relis le dialogue cocasse. Poliment, elle se marre à son tour. Enfin, juste le temps que pépé nous lâche:
"Moi ça m'fait pas trop marrer, j'suis cardiaque..."

Je vous dis pas comme il a bien niqué l'ambiance.


Y'a plus qu'à espérer une canicule...

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 08:00
RAPPEL HISTORIQUE


Octobre 2006, ça nous rajeunit pas. Les trousses commencent à moins sentir le neuf, les crayons de couleur sont moins bien taillés, les nouvelles baskets sont un peu salies, la rentrée des classes est déjà une affaire ancienne.
Bon sang, et la Toussaint qui arrive ça promet de la morosité en-veux-tu tiens-en-v'là.
Heureusement qu'une missive lui apporte de quoi se dérider le nombril.
Du moins l'espère-t-il. Car cette fois encore il ne coupera pas aux satanées putain d'obligations lexicales.
La vie n'est qu'un trainée, j'vous jure...



LES REGLES


Attention ! votre histoire (nouvelle, pièce en quatre actes, sonnet, pamphlet...) devra donc obligatoirement commencer par la phrase suivante :
 
>>>    Cette boîte était manifestement trop petite pour elle    <<<
   
Vous prendrez grand soin de caser de façon plus ou moins outrecuidante TOUS les mots suivants, dans l'ordre qui vous chantera :
 
* Aimer
* Anticonstitutionnellement
* Apprendre
* Bredouiller
* Caniche  
* Cheveux
* Escarpolette
* Forain
* Foutage de gueule
* Glisser  
* Ictérique
* Mordre
* Mortadelle
* Mouche-nez
* Photo
* Sentir
* Trembler

Et puis, tant que nous y sommes, les expressions suivantes :
  
- A qui mieux-mieux
- C'est pas le Pérou
- Mal y soit qui mal y baise
- Telle mère telle fille
- L'oeil du sourd est normal

On peut conjuguer les verbes, mettre les noms et adjectifs au pluriel, bien entendu. 



LE TEXTE


Cette boîte était manifestement trop petite pour elle. Et elle sentait atrocement le poney mort. Sûrement parce qu'elle était dans le corps d'un poney mort.
Ca faisait déjà quelques mois qu'elle était "Polly, la femme poney. Unique au monde!" et si elle avait réussi à s'accoutumer à l'étroitesse de la boîte dans laquelle était caché son corps, elle n'arrivait toujours pas à se familiariser avec les relents nauséabonds qui émanaient de cette enveloppe en décomposition.
Les forains, on les connaît ces gens là. Pour voler des poules, rempailler des chaises ou cracher dans la barbe-à-papa, ils sont là! Mais dès qu'il s'agit de vider un poney mort, y'a plus personne…!!
C'est vraiment du foutage de gueule, un tel niveau d'incompétence. Le type qui avait fait ça l'avait vidé avec un mouche-nez, c'est pas possible autrement. Il avait refilé les tripes aux caniches acrobates, mis une boite dedans et grossièrement bourré le corps de sable puis l'avait immortalisé en position assise. On pouvait y entrer par une porte à l'arrière, donc invisible pour le public, puis on glissait la tête dans le cou de l'animal comme on enfilerait un déguisement pour le carnaval.
Vu de l'extérieur, c'était plutôt propre, l'illusion était possible. Mais vu de l'intérieur, ben ça puait le poney mort. Quand elle pensait à sa collègue "Tatiana la femme poney. Unique au monde!", à plusieurs villes d'ici, et qui avait hérité de la tête de l'animal, elle se disait qu'elle ne s'en sortait pas trop mal, que Centaure est sans reproche alors que Minotaure est à travers.

C'est à cause de Jésus qu'elle était là. Son amoureux. Pas celui qui se cache dans les églises pour ne pas voir tout le bordel qu'il a mis à l'extérieur. Quoi que, son Jésus à elle aurait pu être dans les églises aussi. Il est l'homme-tronc. Il n'a ni jambes, ni bras, mais des tablettes de chocolat. Il  est musclé comme une joueuse de tennis d'étable. 
Lui, il fait "Jésus Cage d'Acier" comme métier. Il expulse  complètement l'air de ses poumons, on l'emprisonne dans de grosses chaînes et il gonfle sa cage thoracique pour se libérer, déchirant les maillons comme s'ils étaient en vulgaire aluminium. D'ailleurs, ils le sont.
C'est ce corps sans membres et saucissonné qui lui a valu le surnom de Jésus. C'est plus vendeur que Mortadelle. Et puis avec ses cheveux longs, il a vraiment le visage d'un Dieu.
Pour l'amour aussi, c'est un Dieu. Son sexe, c'est le seul membre qu'il lui reste depuis son accident d'escarpolette sans casque quand il était adolescent. Il y avait perdu une jambe et les deux bras. La deuxième jambe, il se l'était fait couper bien plus tard par le patron de l'entre-sort des Phénomènes de Foire. L'ablation avait été faite avec un couteau à beurre rouillé, un verre de gnole comme anesthésiant et un bout de bois à mordre pour évacuer la douleur, parce que la gnole était frelatée. 
Oui mais au lit, ce n'était pas un manchot. Et c'est surtout pour ça qu'elle l'aimait. La toute première fois qu'il la lima, ce ne fut pas le Pérou... Elle était trop troublée pour bien faire. Mal y soit qui mal y baise.
Puis pour pouvoir prendre son pied, elle avait appris à prendre elle-même les choses en main. Forcément, puisque lui ne pouvait pas le faire.
Après son premier orgasme, elle avait tremblé pendant dix bonnes minutes et bredouillé un vague "Merci Jésus". Puis ils avaient remis ça à qui mieux mieux. Et après chaque orgasme, elle tremblait pendant de longues minutes. Il avait un sexe tellement efficace, pour un démembré. Après tout, l'oeil du sourd est normal...

Aujourd'hui elle était la seule à peu près normale dans cette bande de phénomènes. Il y avait Tête d'Enclume, sur le crâne duquel les spectateurs venaient taper de toutes leurs forces avec des tas d'objets qui sont censés faire mal: briques, barre à mine, planche cloutée, ...
La femme à barbe de l'équipe était un mec. Ancien homme de force, il avait tellement avalé de saloperies dopantes pour parvenir à déchirer des annuaires et soulever des éléphanteaux que des seins lui avaient poussé. Il s'était donc laissé poussé la barbe et s'était reconverti assez aisément. Il avait un fils pour qui la carrière était toute tracée, puisqu'il souffrait des mêmes symptômes. Telle mère, telle fille.
Il y avait aussi "Le nain le plus grand du monde. Il mesure 1m96!". Il s'appelait Massilio Arentes Y Manolo Sanchez Calderon De Miguel Oliveira Madredeus Sinomen. Mais on préférait l'appeler Anticonstitutionnellement, c'était beaucoup plus court.
Le dernier c'était Henri, surnommé "Riz-Thon, l'homme poisson-rouge chinois!". Il était aussi peu chinois que poisson. Il était juste ictérique sur tout le corps sauf sur les nageoires, qui elles, étaient en carton-pâte. Le type qui lui avait bricolé ses fausses nageoires et sa fausse queue l'avait fait à partir d'une photo d'un poisson-rouge. Le résultat était vraiment très réussi, très trompeur. Et très rouge, aussi.

Elle était très heureuse, au milieu de tous ces monstres. C'était sa vraie famille. Et elle passait des heures à faire l'amour avec Jésus. Trop, apparemment...
A la fin de la soirée, après avoir quitté son corps de femme animal, le patron vint la voir dans sa caravane. Il avait l'air grave.
- Polly, ça va pas du tout. Je ne suis pas sûr de pouvoir te garder plus longtemps. Tu passes trop de temps à baiser, j'ai plus vraiment confiance en toi, tu sais. Et puis tu prends ton rôle de femme-poney trop à coeur, c'est pas bon ça. Tu n'es pas qu'un poney je te rappelle, mais une femme-poney, donc sois aussi une femme!
- Mais, je... Mais que me reprochez-vous, exactement? Je ne comprends pas tout...
- Ecoute... Disons que tu es trop au lit pour être honnête, et trop ponette pour être Polly.
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