Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qui Ça?

  • : Stipe se laisse pousser le blog
  • : Je m'étais juré sur la tête du premier venu que jamais, ô grand jamais je n'aurais mon propre blog. Dont acte. Bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser des commentaires dithyrambiques ou sinon je tue un petit animal mignon.
  • Contact

La cour des innocents

La Cour des Innocents - couv - vignette

Dates à venir

- samedi 2 août, en dédicace à la Librairie Montaigne (Bergerac) de 10h à 12h

- samedi 30 août, en dédicace à la Librairie du Hérisson (Egreville)

- dimanche 9 novembre, en dédicace au Grand Angle dans le cadre du salon Livres à Vous de Voiron.

27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 06:00
Toujours sur le thème de la lettre d'adieu...


Re :‏     devine quoi?
De :     Lui    (lui@hotmail.com)
Envoyé :     mar. 21/03/09 22:50
À :        moi    (moi@yahoo.fr)


>> Je suis venu te dir'que je m'en vais
Ahhhhhh, à la bonne heure!!

>> et tes larmes n'y pourront rien changer
T'enflamme pas, je ne pleure pas et j'ai surtout pas l'intention de te faire changer d'avis.

>> comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
Ah ben ça, quand on choisit de rompre en mars faut pas s'étonner qu'il fasse un temps pourri

>> je suis venu te dir'que je m'en vais
Oui oui ben casse toi, vas-y, j'te regarde.

>> tu t'souviens des jours anciens et tu pleures
Des jours anciens? Tu crois p't'être que je vais chialer en repensant à toutes les fois où tu m'as bâclée??

>> tu suffoques, tu blémis à présent qu'a sonné l'heure
Je sais que j'ai jamais eu le réveil facile, mais là t'inventes! Au pire je toussote un peu…

>> des adieux à jamais
Sans problème, au contraire…

>> oui je suis au regret
>> d'te dir'que je m'en vais

Ben fallait y penser avant, mon p'tit bonhomme!

>> oui je t'aimais, oui, mais
Oui mais quoi? Mais t'avais peur de pas pouvoir faire tes lacets tout seul? De pas trouver le frigo dans la cuisine? La cuisine, tu sais c'est cette porte mystérieuse en face celle des cabinets. Tu devais la voir quand tu faisais caca vu que tu laissais toujours la porte grande-ouverte. Ben voilà, maintenant tu sais tout : c'est de derrière cette porte que venait le manger…

>> je suis venu te dir'que je m'en vais
T'as appris à te servir du copier/coller, c'est bien! Et sinon, t'es venu pour quoi au fait?

>> tes sanglots longs n'y pourront rien changer
T'as raison, sale mytho. Compte là-dessus…

>> comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
Il présente la météo sur quelle chaîne, ton gars?

>> je suis venu d'te dir'que je m'en vais
Oui enfin t'es pas vraiment venu me le dire, hein ! Tu m'as wizzée sur MSN et comme j'ai pas répondu, tu m'as envoyé un mail.

>> tu t'souviens des jours heureux et tu pleures
Ah ben là, pour me souvenir des jours heureux il va me falloir un effort de concentration…

>> tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
Nan mais c'est bon avec ça! Et toi au réveil, tu t'es vu? Laisse moi te dire que tu refoulais du gosier, mais alors quelque chose de mignon!! Et ton épi sur le côté droit, on aurait dit que tu t'étais fait empailler un hérisson écrabouillé sur la tête, c'était d'un ridicule!

>> des adieux à jamais
Euh… avant faudrait peut-être que tu me dises quand tu peux passer reprendre tes affaires. Demain je peux pas, tu sais bien que le jeudi j'ai badminton. Après-demain si tu veux, j'enregistrerai Thalassa et pis c'est tout.

>> oui je suis au regret
>> d'te dir'que je m'en vais

Le CD de Bashung, j'me rappelle plus si c'était à toi ou à moi? Je crois que c'est Bruno et Nanou qui me l'avaient offert pour un anniversaire, non?
Le truc en rotin pour accrocher les clés, tu sais qu'est dans l'entrée là? Avec un baromètre ou un thermomètre ou un dynamomètre ou je sais pas trop quoi. Bon ben lui tu peux le prendre, ça me fait plaisir. Le chien pareil, t'emmènes. Le cric, la boîte neuves de piles, l'ancien modem, les gosses, le reste de nouilles, le porte-savon, le calendrier de l'année dernière, tout ça t'embarques, zou!
Par contre tu me laisses la maison et la bagnole.

>> car tu m'en as trop fait

Ah ben alors ça c'est la meilleure, ça va être tout de ma faute maintenant!
T'as pas pu t'empêcher de finir par une vacherie!
Tu me fais le joli cœur : "je suis venu te dire gnagnagna", "les sanglots longs des violons de l'automne monotone et mon cul sur la commode blablabla", "Verlaine prévoit nuageux sur Beauvais, vent sud-sud-est force 5", et vas-y que j'te tartine du miel, et que j'te fais mes adieux 15 fois, et patin-coufin!
Tout ça pour quoi? Pour venir encore me chialer que je t'en ai trop fait… Ah ben y'en a qui s'mouche pas du genou, à ce que je vois!
Pauvre petit chaton, tu veux pas que je te fasse un bisou sur le front?
Allez dégage, tu m'énerves!!

Tiens tu sais quoi? Ce week-end encore tu m'as dit "je t'aime".
Moi non plus.
Partager cet article
Repost0
24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 14:38
Pour le Défi du Samedi, la consigne était la suivante:

Consigne #56
Sous le signe de la littérature...Vous pouvez 'louer' ou inviter un écrivain le temps d'un diner.
Qui invitez-vous ? Pourquoi ? De quoi parlez-vous ?
Avec possibilité d'inviter un écrivain décédé, bien sur. Et de développer l'intrigue... A vous de jouer !




C'était encore mon bureau. Mais plus pour longtemps, puisque j'étais en fin de bail et que McKelvey devait fignoler les derniers détails de mon expulsion. Vu que l'air conditionné avait rendu l'âme, il y faisait aussi chaud qu'en Enfer. Une mouche se traînait sous mon nez. D'une chiquenaude bien appuyée, je la rayai du tableau, et j'étais en train de m'essuyer les doigts sur mon pantalon quand le téléphone sonna.
Je décrochai.

- Mouais, grommelai-je.

- C'est moi, m'apprit la voix. Je passe diner ce soir, je dois te présenter quelqu'un.

C'était toujours simple avec lui, pas de chichis. Du genre à te retourner une réponse positive au carton d'invitation que tu ne lui avais jamais envoyé.

Je passai à l'échoppe en bas pour m'approvisionner en vin. Pour la bouffe je pris des cacahuètes mais aussi quelques sandwichs, des fois que son quelqu'un ne sache pas se contenter d'arachides.


J'avais pas l'air, mais mine de rien ça me faisait plaisir de le revoir. Et puis sa voix avait été plutôt rassurante. Enjouée? Peut-être bien…


Il se pointa très tard, mais pas en retard étant donné qu'il ne m'avait pas précisé d'heure. J'avais été tellement surpris, au moment même où il avait franchi la porte, de déceler comme un sourire sur sa tronche ravagée par les excès que j'en avais oublié le quelqu'un en question. On s'était embrassés comme deux vieilles canailles et on s'était mutuellement assurés qu'on allait pas trop mal.

Puis il me désigna la raison de son invitation. Une espèce de putain pulpeuse tant que cadavérique, fagotée dans des haillons provocants. Son visage n'était que son propre reflet et manifestait aussi peu d'expressions que le paillasson qui lui servait de présentoir.

Alors il était venu pour ça, pour me montrer qu'il trompait Linda avec un rejet de la rue?


- Je te présente Lady Dess. Lady, je te présente mon vieil ami.


- Enchanté.


En réponse, un hochement de tête. J'avais bien fait de prévoir large sur le vin, j'allais en avoir besoin pour que cette soirée ressemble à quelque chose de plus gai qu'une veillée funèbre.


Comme prévu, en fait de diner on passa notre temps à vider une bouteille de whisky dans un premier temps puis quelques autres d'un vin français dans les temps suivants. La lady se contentait de tremper ses lèvres dans le verre qui n'était pourtant pas si crasseux que ça.

Charles me parla de lui, du fait qu'il se sentait vieillir, de son argent claqué aux courses, du relatif succès de son dernier bouquin.
J'avais fini par en oublier la présence de quelqu'un, au point que je faillis ne pas même m'apercevoir quand elle s'était levée pour prendre congé. Sans même un signe ostentatoire de salutation, elle se dirigea vers la porte et juste avant de refermer celle-ci derrière elle, elle prit la peine de considérer mon existence.

- Au revoir. Nous aurons l'occasion de nous rencontrer à nouveau..., me murmura-t-elle dans une voix à mi chemin entre le rauque et le sensuel.


Puis elle s'éclipsa définitivement.


- Qu'est-ce qu'elle a ? je demandai. J'ai dit une connerie, je l'ai vexée?

- Elle avait sûrement une urgence, elle a des astreintes.


- Charles. C'est quoi cette putain que tu m'as ramenée?


Il nous resservit du vin et toussa la fumée de sa clope dans un crachat catarrhal.

- C'est ma nouvelle quête. Je l'ai dans le sang. Je ne pense plus qu'à elle. Je n'ai plus d'espoir et j'ai plus de soixante-dix années au compte-tours. Tiens, c'est elle qui sera l'héroïne de mon prochain bouquin. Tu comprends, Lady Dess je l'ai dans le sang, c'est ma dernière compagne.


On était tous les deux saouls comme des routiers et pourtant il me restait suffisamment de lucidité pour voir sur son visage cassé ce mélange de satisfaction et de mélancolie, de peur et de sang-froid.

On se finit au vin et à la cacahuète, à se parler de nos vies. Surtout de la sienne. Au moment des bilans il ne reste jamais assez de vin dans les verres pour faire passer le goût de l'amertume.


Il repartit raide bourré. Je ne le revis jamais.


Pulp, son dernier bouquin, raconte l'histoire d'un privé chargé par Lady Death, plus communément appelée La Faucheuse ou La Mort, de retrouver Louis-Ferdinand Céline afin de se "l'offrir".

Charles Bukowski avait tout juste terminé l'écriture de Pulp lorsqu'une leucémie l'emporta au royaume des poivrots. Par cette œuvre ultime il signa son épitaphe d'une dernière pitrerie, donnant le premier rôle à cette Lady Death qu'il avait effectivement dans le sang. Sang-froid ou culot, il avait pensé à me présenter sa dernière compagne. De mon côté, j'avais pensé à oublier de lui dire que je l'aimais beaucoup.

Tu parles d'un dernier souper de cons…


Les premières phrases de ce texte sont des vrais zestes de Pulp.

Partager cet article
Repost0
21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:45

Pour les Impromptus Littéraires, la consigne était la suivante:

Mmmm… Il était bon le chocolat de Pâques n’est ce pas ?
Ayayaye ! … Dans quatre mois nous allons peut être nous croiser (sans nous reconnaître) sur une plage au bord de la mer. Mais avant d’envisager de se remettre en maillot de bain, une formalité s’impose : Le régime.
Cette semaine vous raconterez donc une histoire de régime, drôle ou tragique, efficace ou vouée à l’échec, de bananes ou de compte-tours.

 



Chère Mamie,


J'espère que tout va bien pour toi et que tes petits soucis de santé ne sont plus qu'un mauvais souvenir.
Ici tout va bien, mon nouveau travail est très plaisant et mes collègues très sympas.
Par contre, je n'ai toujours pas d'amoureux… Je crois que je suis trop grosse et la perspective de l'été qui approche m'a fait prendre une résolution. J'ai besoin de pouvoir rentrer plus facilement dans du 38 et pour ça j'aurais besoin de perdre 3 ou 4 kilos.
Je viens vers toi car j'ai déjà vu tes photos de mariage et j'ai toujours été secrètement jalouse de constater comme tu étais devenue cette femme mince et élancée depuis l'époque de ces photos. Je préfère me fier à toi et tes trucs de grand-mère pour ce régime, et me méfier de mes magazines qui sont parfois trop rigoureux dans les méthodes qu'ils préconisent.
Merci d'avance de m'expliquer comment tu avais fait à l'époque, je t'embrasse tendrement.


Ta petite-fille adorée et ses 3 kilos de trop.







Ma chérie,


Je suis ravie que tu te rappelles à mon bon souvenir et que tu me sollicites pour autre chose que de l'argent.
Ta lettre m'emplit de fierté, venir consulter ainsi sa mamie est une preuve d'amour évidente et spontanée. Aussi vais-je essayer de t'être du meilleur conseil possible.


Tu as raison, ma chérie, à l'époque du mariage d'avec ton grand-père, j'étais cette femme gironde aux formes paysannes qui faisaient l'admiration des hommes d'alors et la satisfaction de mon entourage à qui je donnais des kilos de preuves de bonne santé.
Mais la mode, tu sais ce que c'est, toi… En deux ans j'ai perdu une trentaine de kilos superflus et me suis forgée cette silhouette que tu as toujours connue depuis ta naissance.


En premier lieu, je me suis mise au sport. J'ai couru, toujours et encore, tellement couru que mes pieds en étaient parfois écorchés à vif par les ampoules. J'ai griffé mes bras aux branches des arbres des forêts que je parcourais lors d'interminables marches. Le corps a ses raisons que la raison ne connaît pas. Tout n'est qu'histoire de volonté.
A cette discipline sportive s'est couplée une diète des plus drastiques. Sûrement pas aussi drastique que celle exposée dans tes magazines, certes.
La privation, ma petite chérie, et la volonté. C'est tout d'abord la viande qui a été exclue de mes menus. Puis petit à petit, j'ai aussi supprimé les légumes de mon alimentation puis tant d'autres denrées trop riches en glucides ou lipides pour ne garder que l'insipide puis le vide.
Puis j'ai arrêté de courir. Le sport n'était plus compatible avec la nouvelle doctrine qui allait être la mienne pour les mois à venir.


J'ai fait abstinence. De tout, de tout ce qui nourrit un corps et serait susceptible de poser sur ses os autre chose que la peau.
Pour les besoins vitaux, de l'eau, du pain, un peu de féculents de temps en temps. Mais en quantité suffisamment infinitésimales pour que mon estomac s'atrophie et se soumette à ce rationnement. Je mangeais tant et si peu que par la force des choses mon corps a fini par accepter les souffrances infligées par cette diète, au point de s'en faire une toute autre nourriture : celle de l'esprit. La nourriture spirituelle pour seul repas quotidien.


Puis au bout de deux années de ce traitement de plus en plus draconien, la délivrance, j'ai repris goût à la vie mais pas forcément aux aliments. Mon estomac et mon foie ont gardé les stigmates de ce régime et j'ai depuis ce temps conservé cette silhouette filiforme que tu me connais. Comme tu le dis toi-même, "mes soucis de santé ne sont plus qu'un mauvais souvenir"…


Je mesure combien il te faudra faire de sacrifices pour parvenir à ce résultat. Mais tu pourras te renseigner, ce régime a connu ses épreuves et a fait ses preuves; aussi je te garantis le résultat et la perte rapide de ces 3-4 kilos disgracieux qui font ombrage à ton bonheur.
Tiens, j'ai même un slogan que pourraient s'approprier tes magazines de mode:
"Grâce au Régime de Vichy, retrouvez goût à la vie!".


J'espère avoir répondu à tes attentes. N'hésite pas à me solliciter si, par exemple, tu cherches à te débarrasser de ton amoureux. A cela aussi ma méthode s'applique avec la garantie du succès.


Je t'embrasse ma chérie, ton grand-père m'attend : je dois changer l'eau de ses fleurs.


Ta grand-mère.

Partager cet article
Repost0
16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 07:30
Nouvel exercice d'écriture pour Les Impromptus Littéraires.
Le thème de la semaine : Feu d'artifices (au pluriel, oui oui, c'est fait exprès)



Dans une explosion de coloris,
Trop tôt tu es parti.
Avant même la fin de ta garantie,
Tu as goûté au court-circuit.


Electrocuté par le lave-vaisselle,
Les fils qui se touchent, et brûle ta cervelle.
Ecrabouillé par la machine à laver,
Même pas besoin de te repasser.
Congelé dans le frigidaire,
Ebouillanté par la cafetière.


Par ta télé,
lobotomisé,
Par le micro-ondes, cancerisé
Dans le sèche-linge, carbonisé,
Dans le robot multifonctions, hop, mixé.


Papa t'avait donné les clés de la boîte,
Mais tu as toujours été de ceux qui s'éclatent.
Pour lui c'est pas la fête des pères
Un rejeton aussi suicidaire.
L'électro-ménager perd son meilleur vendeur
Le radio-réveil sonne ta dernière heure


Préchauffez le four, incinérez !
Que les flammes t'aspirent à jamais,
Que ta dernière livraison soit gratis,
Et qu'enfin implose Feu Darty Fils.

Partager cet article
Repost0
7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 09:14
Nouvel exercice d'écriture pour Les Impromptus Littéraires.
Le thème : au bout du fil.

— à l'O
— qui est au bout du fil ?
— ben la lettre L
— hello?
— non, sans O
— Sanzot, dites-vous ?
— la boucherie ?
— la boucherie Sanzot ??
— la "bucherie", quoi. Non ?
— scie
— ça m'la coupe
— Sam coupe qui ?
— il coupe-ongles
— ongle Sam ?
— ça me dit rien
— Sam dit quoi ?
— il dit manche.
— de pioche ?
— mauvaise pioche
— Sanzot ?
— j'm'en piche, hé...
— d'eau
— vous êtes devin ?
— vous voulez un indice ?
— je décroche, là.
— alors raccrochez.

Partager cet article
Repost0
10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 21:22

Petit texte écrit pour un jeu du blog communautaire La Petite Fabrique d'Ecriture dont voici la consigne :


Nous ne dirons qu'un mot: la ligne!


Vous pouvez vagabonder entre  ligne de vie, ligne de chance, ligne de conduite, ligne de fuite, ligne d'eau, de chemin de fer,d'écriture, oblique, parallèle...



 

Tu meurs, ma ligne.
Ce serait quand même bien le comble, quand le crabe vous boulotte, de se nourrir exclusivement de surimis. Ca lui ferait les pinces, tiens.

Je ne me rappelle bien du jour où il a déboulé, avec tout son orchestre symphonique, ses tambours, ses trompettes de la mort, ses cymbales perdues.
Au début j'ai gueulé, par principe. J'ai réclamé, j'ai fait valoir mon bon droit de consommateur averti. "Hey mais j'ai jamais demandé ça, vous faites erreur, allez sonner chez le voisin".
On m'a expliqué que c'était non négociable, que c'était la vie.
La mort c'est la vie? Fous-toi de moi, ouais!

"Veuillez rester en ligne", m'a dit la secrétaire. Et puis finalement elle m'a annoncé que je risquais de la perdre. Et puis aussi que mes cheveux risquaient d'entrer en guerre, que la ligne de front allait reculer.

Tu meurs, ma ligne.
Alors quoi, sous prétexte qu'on a multiplié les bonnes raisons d'en avoir de mauvaises, on est condamné à ça, à être noyé dans la nasse et à se faire pincer? Belle pub pour la pêche à la ligne, on m'y reprendra.
On n'a pas suivi la bonne ligne, on ne l'a pas tracée assez droite alors on se courbe et on accepte de devoir la perdre.
C'est toujours non négociable? Et tous les kilos qu'il m'a pris, ça lui suffit pas? C'est pas compté comme une sorte d'hypothèque?
Je m'arrache les cheveux d'en perdre autant, je compte les jours qu'il me reste à mourir.
J'ai compris la leçon, j'ai fait mes 200 lignes de punition. On est quitte, non?

Tu meurs, ma ligne.
Je sais bien que je t'ai souvent martyrisée. Je t'ai pas fait de cadeaux. T'as navigué à vue, entre les récifs éthyliques et les excès de lignes. Psychotropiques. Du cancer.
Mais la ligne d'horizon était toujours là,  t'as jamais vraiment réussi à l'atteindre mais tu t'en approchais courageusement.
Et patatras! Changement de cap, barre à gauche toute, on barre tout ça d'une grande droite. On recommence au début. Retour à la ligne.

Tu meurs, ma ligne.
A malin, ma ligne est demie.
Je passe ma vie en ligne, je cherche des réponses aux questions que je m'impose.
Une charlatomancienne a lu ma ligne de vie, "ça vous fera 150€" qu'elle m'a prédit. Elle ne s'était pas trompée.

Un courrier est arrivé, plein de chiffres alignés, de mots moitié en latin, moitié en italique. Faut savoir lire entre les lignes pour savoir si on va les franchir.

Tu meurs, tumeur.
Point à ma ligne.
Partager cet article
Repost0
14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 17:42

Le 14 février 2009, Stipe décide de participer à l'exercice n°58 d'Ecriture Ludique.

Pour celà, 10 mots lui sont proposés et il lui faut les utiliser tous... mais chaque mot est à choisir parmi 4, un mot principal et trois synonymes.


Il pouvait aussi se constituer 4 listes (chaque liste prenant un mot différent de chaque groupe, mais pas besoin de prendre tous les premiers, tous les seconds, etc... il avait toute liberté pour composer ses 4 assortiments), et écrire sur chaque, soit quatre textes différents, soit un texte en 4 parties.


Voici les groupes de mots parmi lesquels il devait faire son choix :

 

- présence, compagnie, fraîcheur, régularité

- compas, boussole, jambe, règle

- gémir, murmurer, réclamer, ronchonner

- fidèle, adepte, constant, immuable

- convaincant, décisif, persuasif, péremptoire

- loup, bête, masque, rusé

- rapide, chute, éphémère, fugitif

- parallèle, clandestin, recoupement, tranchée

- courbe, arabesque, cambrure, diagramme

- tendre, converger, graviter, écarteler


Oui mais voilà, une faille spatio-informatique dûe à un collisionnage entre un spam et un anti-virus bon marché a effacé à tout jamais le texte qu'avait écrit Stipe. De cet exercice ne subsistent plus que quelques commentaires, que voici.



[ Commentaire posté par Jacky72, le 16/02/09 à 13h45 ]

Salut la compagnie!!


Génial ce texte, même si j'ai pas compris toutes les règles du jeu. Le style est assez convaincant bien qu'il masque beaucoup de lacunes syntaxiques. Je ne suis pas adepte des arabesques grammaticales et je reste donc écartelé entre le fond du texte, qui ne traite de manière qu'éphémère la destinée d'un clandestin, et sa forme, qui réclamerait un peu moins de tournures pénibles et un peu plus de connaissances de la langue française.

A bien y réfléchir, je n'aime pas du tout ce texte, il est nul. Désolé.




[ Commentaire posté par Kevinlebogoss, le 15/02/09 à 17h31 ]

kikoo

g tro kifé le texto surtou la chute ki ma tro fé déliré kan le héro sur son fidelle cheuval blan tu le méchen o moman désizife.

g ossi bi1 émé la prézense du lou ki arète pa de rochoné et datrapé lé zenfen pour lé menjé looooool.

bon alé fo ke jaille fer mé 2voir g 1 exo de matématik tro copliké. Fo trassé o conpa l'assimptote paralele à la drouate ki coverje ver la courbe, deja g meme pa copri kesse ke sa veu dire la kestion ptdrrrrr




[ Commentaire posté par Jean-Sigmund Lérudit, le 17/02/09 à 20h00 pile ]

Cher écrivaillon,


  Après rapide lecture de vos babillages logorrhéiques, force est de constater que votre faculté à vous exprimer à l'écrit n'a d'égale que l'aptitude d'une boussole à donner l'heure.

  Monsieur, je vous le dis de manière péremptoire et tranchée, sans graviter autour du pot : vous faites preuve d'une régularité métronomique dans la médiocrité, votre verve se fait le porte-parole de l'aveulissement de la langue française et la paupérisation de l'expression écrite. Vous êtes constant dans la fadeur, un exemplaire diagramme de l'inanité.


  Certaines mauvaises langues murmurent déjà qu'il serait plus enthousiasmant de s'adonner à la lecture de la liste des commissions rédigée par un mormon que d'accorder quelque seconde à compulser la défécation de vos fèces cérébrales.

 

  Monsieur, vous êtes un fieffé tocard, je ne vous félicite pas.

 



[ Commentaire posté par Olga, le 15/02/09 à 12h86 ]

Hello baby,

Tu sais que tu es un petit rusé, toi? Je suis sûre que tu n'es pas sans ignorer l'effet persuasif qu'a eu ton texte sur ma libido, hein mon tendre coquin?

Je peux t'assurer qu'un simple recoupement de nos regards, aussi fugitif soit-il, suffirait à me faire gémir de plaisir. Laisse moi te prouver que ma cambrure et la fraîcheur de mon entre-jambes sont autant de tentations pour lesquelles ton inébranlable appétence sexuelle ne saurait rester immuable.

Alors rejoignez-moi vite, toi et ta carte bancaire, sur mon site http://www.olga-la-tigresse.ru. Je t'attends.

 



 
Partager cet article
Repost0