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Qui Ça?

  • : Stipe se laisse pousser le blog
  • : Je m'étais juré sur la tête du premier venu que jamais, ô grand jamais je n'aurais mon propre blog. Dont acte. Bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser des commentaires dithyrambiques ou sinon je tue un petit animal mignon.
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La cour des innocents

La Cour des Innocents - couv - vignette

Dates à venir

- samedi 2 août, en dédicace à la Librairie Montaigne (Bergerac) de 10h à 12h

- samedi 30 août, en dédicace à la Librairie du Hérisson (Egreville)

- dimanche 9 novembre, en dédicace au Grand Angle dans le cadre du salon Livres à Vous de Voiron.

17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 14:50


Hier, je vous ai causé de l'Essaim d'Esprits, blog communautaire s'il en est.
Sa vocation : favoriser les défis, les jeux d'écriture, les textes multi-plumes, bref : faire se partouzer les talents pour en tirer le nectar bloguesque.


En mai, Henriette nous lança le défi suivant :

Les règles :
 - Utiliser 12 prénoms commençant par la lettre G
 - Utiliser 4 villes commençant par la lettre S
 - Utiliser 9 animaux, sauvages ou domestiques
 - Utiliser 8 ustensiles de cuisine
 - Faire intervenir  : 1 huissier, 1 boulanger, 1 ostréïculteur,  1 curé, 1 chanteur connu ( au choix ).
 - Utiliser les expressions : 
        * Con comme la lune
        * J'ai perdu ma brouette
        * Ca me gratte de l'interieur
        * Infection ovarienne
 
Contraintes :
 - Cela se passe sur une journée, soit entre 6h du matin et 18h
 - Nous sommes en 1950
 - Vous êtes narrateur et non acteur



Voici les oeuvres de Rollo Tomasi, Henriette Mauvaise Foi, Jerôme, Mrs D, Hime, Raimbaud Warrior et La Carne.

Pour certains d'entre eux, ce défi a permis une trop rare escapade dans le style de la nouvelle. Il vous appartient d'aller sur leurs blogs respectifs et d'exiger d'eux qu'ils nous offrent plus régulièrement ce genre de texte.


Le blog de l'Essaim d'Esprits va bientôt proposer un autre défi du genre, pensez à vous tenir informés.


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En ce qui concerne le dernier larron de la foire, voici sa contribution :



" Ca me gratte de l'intérieur, chéri.
- Bouge pas, je vais t'arranger ça."
Il lui retira le gode froid et fit l'aller-retour à la cuisine, revint se positionner entre ses cuisses et lui arrangea ça.
Elle gueula un peu, puis elle gueula plus du tout.
" Alors Guenièvre, ça te gratte encore de l'intérieur ?"
Puis il siffla le yorkshire et lui balança l'utérus ablationné de sa pute de maîtresse. Il rinça le dénoyauteur à cerises, sortit son carnet et biffa une première fois.

Il descendit au bar "Chez Ginette", commanda une Gentiane et s'enquit de la présence de la patronne.
La barmaid, aussi aimable qu'une infection ovarienne chez la guenon, lui fit savoir qu'elle avait d'autres chats à fouetter. Il l'attrapa par le colbac, lui écrasa son mégot sur la main et lui réitéra sa question. Moins d'une minute après, elle revint de l'arrière salle en se frottant la main, l'air bougon et à couteaux un peu moins tirés. Elle lui fit un signe de tête vers l'arrière.
L'homme se leva, brisa la nuque de la serveuse en la croisant et se rendit dans l'arrière salle. La dénommée Ginette avait la gueule de l'emploi et l'emploi à avoir de la gueule. Il lui planta sa cuillère à café dans l'œil et lui dit bonjour. Puis au revoir.
Il sortit son carnet, raya le nom et lit le suivant. Guillemette.


Rue de Sèvres, au 12.
" Toc toc toc
- C'est qui ?
- C'est l'huissier. Ouvrez !
- Ah bon ?"
Elle ouvrit la porte, il lui ouvrit le bide avec un couteau à huître piqué chez Ginette.
" Perdu! Je suis pas huissier, je suis ostréiculteur."
Il en sourit encore alors qu'il rayait Guillemette. Il posa la pointe du crayon sur le nom de la suivante.

Le taxi se prit la mauvaise idée de vouloir lui tenir le crachouilloir.
" Moi j'vois j'ai mon cousin germain, hein, notez qu'il est pas d'ici, il est de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, hein. Bon ben j'vois moi mon cousin il est revenu de la guerre avec un œil crevé, hein, bon ben il a continué à faire taxi quand même, hein, et pis c'est marre, hein !  Ah ben tiens, nous y v'là arrivés, ça vous y fait 22 francs.
- Vous prenez le liquide?
- Bah ouais, vous savez d'nos jours, hein ..."
Arrivé à mi-chemin de son œsophage, le fil à couper le beurre lui coupa aussi la parole. Le sang jaillit de sa gorge aussi rapidement que jaillissaient les inepties de sa bouche.
" Vous pouvez garder la monnaie. Et le fil à couper le beurre."

Il entra dans l'école et se dirigea vers la classe des septièmes. La maîtresse leur faisait la dictée lorsqu'il pénétra dans la pièce. Sous les regards curieux de l'assemblée, il alla fouiller dans la trousse d'un fayot de rouquin au premier rang. La fonctionnaire prit enfin la peine d'exiger des présentations.
" Mais enfin qui êtes vous?
- Vous êtes bien Gilda Lerobert ?
- Oui c'est moi, mais qui vous a consenti à pénétrer dans ma classe sans prendre l'usage de toquer à l'huis auparavant?
- Monsieur le Directeur m'a chargé de vous remettre ceci."
Il lui planta le compas du rouquin dans le front.
Il retourna vers le rouquin :
"Tu seras dispensé de géométrie pendant tout le mois. "
Puis s'adressant au reste de la classe :
"Vous me conjuguerez le verbe se vider comme un lapin à tous les temps du climat méditerranéen."
Gilda fut rayée du carnet.

Il se rendit au couvent des Joyeuses Grenouilles de Bénitier de Saint-Jacques-de-Compotier et demanda à voir Sœur Gertrude. Celle-ci n'eut pas le temps de finir son signe de croix que Jésus et son crucifix lui mirent les pieds dans le plat. Lorsque le curé la retrouva dans le tabernacle avec son Jésus planté dans la bouche, il se dit que le Saigneur avait lui aussi constaté que Sœur Gertrude n'avait pas les voies si impénétrables que ça...

La rayable suivante, il fallut la dégoter au milieu des champs.
Ce n'est que lorsqu'il s'entendit gueuler un "Holà mon brave!" qu'il sut laquelle du troupeau n'était pas une vache.
La rougeaude de Salers le dévisagea dans une grimace folklorique, et lui demanda:
"Vous cheurchions queuqu'chose?
- J'ai perdu ma brouette.
- J'a point vu d'beurouette à c't'heure.
- C'est fâcheux car je vais en avoir besoin pour transporter votre corps."
Gilbertine fut égorgée au barbelé puis griffée du carnet.

Des grelots énervants signalèrent au boulanger une entrée dans sa boutique.
Son hésitation à présenter madame la boulangère à l'homme ne dura que les quelques secondes qui lui restaient à vivre avant d'être enfourné.
La boulangère se pointa avec sa tronche enfarinée de boulangère pour demander ce qu'il se passait. Il se passa qu'elle vit la machine à trancher de très près et que si ses pains étaient complets, on ne pouvait plus en dire autant d'elle.

Gwendoline tranchée de la liste, le carnet lui proposa enfin Graziella.
 
Le cabaret dans lequel elle donnait ses représentations avait tout de l'attrape-gogo. A l'entrée, l'affiche annonçait "Grazi la gazelle des steppes" en première partie d'un certain Gilbert Bécaud.
Il entra dans sa loge trop grande pour un si petit talent, elle se retourna  en rejetant son boa en plumes sur son épaule. Le défaut du boa, c'est que c'est constrictor.
Il lui serra le reptile emplumé suffisamment fort autour du cou pour qu'elle ne ressemble plus à son affiche.

Il rentra à l'hôtel, raya le dernier nom de la page, puis déchira les deux pages de "G". Celle d'hier, écrite en bleu. Celle d'aujourd'hui, écrite en rose.
Nerveux, il s'attarda sur la page suivante, bleue.
Les "H".

Il tourna tous les boutons de la gazinière puis revint à son carnet.
Il regarda longuement la nouvelle page et lorsque l'odeur du gaz commença à lui picoter les narines, il prit son stylo et raya la première ligne. Puis il s'alluma une cigarette.


Il était exterminateur de prénoms à la con comme la lune. C'est pour ça qu'on le payait, pour ça qu'on lui filait des listings de prénoms à la con comme la lune. Par eugénisme patronymique, il dézinguait tout ce qui s'appelait moche.
Il s'appelait Hilarion.

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commentaires

H
arf..tu peux etre désolé...t'as qu'a etre abonné a ma newsletter d'abord.t'aurais ete au courant !<br /> Nan....continue ta pub mon choux..tu brasse une clientèle de premier choix...T'es un rabatteur de premiere..<br /> Je te biserais bien mais t'as pas de nichons...je te serre la main donc !
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M
Tin....tu viens de me griller mon effet que je reservais a dimanche...tu lis dans les pênsées ou quoi ? Bordel, faut que je réecrive quelque chose maintenant..A cause de toi, je vais louper Kho-lanta !
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S
<br /> ah merde, désolé...<br /> je préparais justement le terrain en vue de dimanche, genre la campagne de pub pré-événementielle :D<br /> <br /> <br />
M
Surtout quand on sait que Saint-Hilarion est le patron des cocus ( véridique) on comprend mieux. Ainsi donc c'était le défi d'Henriette!
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P
Trop bête, il était efficace... si seulement il s'était appelé Zébulon!<br /> Remarque, il aurait pu s'appeler Aaron.
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B
Du p'tit lait! :-)
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