Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qui Ça?

  • : Stipe se laisse pousser le blog
  • : Je m'étais juré sur la tête du premier venu que jamais, ô grand jamais je n'aurais mon propre blog. Dont acte. Bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser des commentaires dithyrambiques ou sinon je tue un petit animal mignon.
  • Contact

La cour des innocents

La Cour des Innocents - couv - vignette

Dates à venir

- samedi 2 août, en dédicace à la Librairie Montaigne (Bergerac) de 10h à 12h

- samedi 30 août, en dédicace à la Librairie du Hérisson (Egreville)

- dimanche 9 novembre, en dédicace au Grand Angle dans le cadre du salon Livres à Vous de Voiron.

28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 13:25
Josy Solberg est la seule personne au monde capable de ranger efficacement des tupperwares (et leurs couvercles) dans un placard!

Cependant, toute seule personne au monde capable qu'elle est, elle non plus n'a jamais réussi à sortir des tupperwares du lave-vaisselle sans se foutre plein d'eau sur les pieds.
Partager cet article
Repost0
28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 13:23
Aujourd'hui il pleut sur l'anticyclone des Açores. Bien fait pour lui.
Partager cet article
Repost0
27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 16:38
Pour les Impromptus Littéraires, sur le thème de la chaussure.


Un pied, je trouve pas ça beau. Même un pied bot. Pis c'est con, comme un pied. On dirait que ça a les deux pieds dans le même sabot. Je trouve ça moche.
Un pied ça traîne-savate, ça a mal à lui, ça nous les casse. Pis si on le prend, ben on le perd.
Alors un pied, merci bien!

Une chaussure ça chausse toujours trop petit ou trop grand. Ca traîne des pieds, c'est pantouflard, ça marche à la petite semelle. Ca finit par lacet.
Une chaussure sachant chausser doit savoir chanter sur le champ. Et une chaussure qui fait le chant sur le champ, ça botte.
En gros, qu'un sang de chat botté sachet de thé chaud...
Hein?
Non pardon, je reprends. Au débotté.
Donc disais-je, un chant saboté ôte et chasse beauté. En cuissardes, donc.
Par contre une chaussure ne sachant pas le chant, ça chante comme un pied.
Alors une chaussure, parlons en!

Aussi, quand on cherche chaussure à son pied c'est un peu qu'on cherche les impairs de chaussures, non ?
Tous ces gens qui attendent que l'amour vienne sonner au bottillon dans l'attente que ça leur tong tout cru dans la babouche. Et ces autres, là, qui font le pied de grue avec l'espoir de prendre leur pied avec une grue. C'est derbyle et illogique, c'est d'un con grue... Non?
La presse à sandales nous les écrase-merde, elle nous prend pour des arpions, elle nous casse les orteils avec ces histoires de Cendrillon qui cherche son escarpin partout soulier meubles et qui au final en pince pour le charmant.
On dit même que toutes les histoires finissent en chausson...
Je me mare. En cuissardes, donc.

Et tous ces poètes qui écrivent en et comme des pieds, des poésies dignes des ballerines des pompiers, qui font rimer "mocassin" avec "pimpompin" et "chaussette" avec mi-mollette", tous ces panarchistes qui prônent l'amour à genoux, tous ces acteurs de pornos qui nous laissent sur notre faim tandis que nous aussi revendiquons d'avoir l'étalon dans l'estomac...
On dit que l'amour sur internet est très surfé, que le SMS est à l'amour ce que la rangers est à la majorette : une sorte de contre-pied, un caillou dans la chaussure.
Non?

Donc quel que soit le média, quels que soient les âges, l'amour se les prend dans le tapis. Les pieds hein, pas les âges.
Ben oui, suivez un peu : si on âge, c'est qu'on n'a pas pied.
Même en cuissardes, donc.

On dit que deux êtres qui ne sont pas coordonniers ne font pas la paire.
La vérité c'est que deux êtres qui se mêlent se plantent.

Alors désolé mais "trouver chaussure à son pied", même en vair, ça rime à rien.
Partager cet article
Repost0
25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 08:00

PeauAime_du_67  dit :

Quand à l'aube certaine,
S'ouvre l'abysse de mes peines
En ces terres jadis fécondes
J'absous taisance de ma faconde.


PeauAime_du_67  dit :
Lorsqu'à l'orée des lazzi
Icelle, d'eux, s'esbaudit
En mon seing, saigne à foison
La plaie de ma déraison.


PeauAime_du_67  dit :

Tandis qu'aubépines
De mes tourments, se font l'hymne
En mes yeux, follet s'éteint
Et scelle sous marbre mon dessein.


PeauAime_du_67  dit :
Oncques ne me regarderez-vous?
Devers moi, ma mie, irez-vous?
Doncques, mes mots ne vous siéront
Que dès lors j'aurai vaincu saisons?


xXx_labelgoce_xXx dit :
tu va ou ? kesse tu mfé la poézi?

xXx_labelgoce_xXx dit :

tu veu me niké , cé sa?

xXx_labelgoce_xXx dit :
allé bouge la!! BOUGE!!!

xXx_labelgoce_xXx dit :

spesse 2 romentik



xXx_labelgoce_xXx n'est plus en ligne. Les messages que vous lui envoyez lui seront remis à sa prochaine connexion. Bouffon.



Partager cet article
Repost0
23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 18:32
Ascension (nom féminin férié) : 1- action de monter, de gravir.
L'ascension peut se faire via les escaliers. Exemple : "ascension à la marche !".

2- Fête religieuse, pour changer.
Elle a lieu 40 jours après les oeufs de Pâques. Exemple : "pond de l'ascension".
Résumé des épisodes précédents : Judas a tout balancé aux flics. Ceux-ci sont allés perquisitionner chez Jésus et l'ont sommé de s'y rendre. Ils lui bricolent un semblant de croix de Lorraine avec deux tasseaux de 34 et lui demandent de porter ladite croix jusqu'en haut de Gogoltha.
Ils lui caillassent sa race, le tabassent pour de rien, traitent sa mère de vierge, lui crachent dans les cheveux puis, une fois arrivés en haut du Gogoltha, le crucifixent avec des clous rouillés. Ils balancent ensuite du désherbant sur ses plaies ouvertes histoire de rigoler.
L'ensemble de ces supplices infligés, appelés communément "la Passion" par les gens du métier, constituent la première bavure de l'histoire.
Jésus meure, puis récussite comme si de rien n'était.
Genre.
Quarante jours après, il dit que bon, c'est pas tout ça les copains mais y'a mon daron qui m'attend là-haut et j'ai intérêt à pas trop traîner la patte si je veux pas tâter de son centurion.

C'est alors qu'il entame l'Ascension au ciel.
Genre.

Moi, mon avis c'est qu'il y avait une grande grue dissimulée derrière les arbres et qui le tirait au bout d'un câble. Le baudrier était caché pas son espèce de slip tout déguenillé, la câble avait dû être camouflé par des feuilles de platane.
Pis bon, ça faisait quarante jours qu'il embobinait les apôtres avec son histoire de résurrection, les autres tu penses bien qu'ils n'étaient plus à ça près.

L'ascension tombant toujours un jeudi, ça ne nous explique pas pourquoi le vendredi on mange du poisson ni pourquoi le mercredi c'est frites à la cantine.
Partager cet article
Repost0
19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 21:50



Elise est celle qui scelle les yeux.

Elle seule sait si elle laisse d'eux,

Les lises si laides déceler l'hideux,

De celui délaissé d'icelle en ces lieux.

 


    Si se lier est un lieu dit,

    Se suicider est un déni

    Décider Dieu de l'aider, et si ?

    Au lieu de nier d'elle qu'elle séduit


 

J'ai d'elle l'idée d'un idéal délicieux.

De ceux qui ont des lits dans les cieux.

Si d'elle je lie ces dix lieues

J'essuie des selles, des hies, des œufs.


 

    J'ai l'idée que je l'ai dit

    Que dealer est un délit.

    Et dès qu'elle se dédit d'ici

    Elle dédie les queues qu'elle délie.


 

Des cils de ses deux yeux

J'élis l'édit licencieux

De lisser dès ce lieu

Les ailes d'Elise si, euh...


Partager cet article
Repost0
18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 12:00
RAPPEL HISTORIQUE


C'était en cette saison blanche, celle-là même où les caribous cassent la gueule aux rennes, par pure jalousie, celle d'avoir perdu le marché du transport noellistique.
C'était en cette période où la photo de chatons sur le calendrier des postes accroché dans l'entrée change au profit d'une nouvelle photos de chatons. Et on en prend pour une année, de ces chatons à la con qui finiront écrabouillés, comme tout chaton idiot et facétieux qui se doit.
C'était en cette année de y'a 2 ans, quand l'Abbé Pierre, las de tant d'efforts fournis et de trop peu de résultats obtenus, nous a laissé les clés de la baraque en nous saluant d'un pertinent "démerdez-vous tout seuls, si vous êtes si malins !"  puis s'est barré en vacances avec son vieux pote Dieu.

C'était au début de 2007 qu'on a glissé sous sa porte à Stipe une liste, longue comme un jour sans France Info, de contraintes pénibles et fastidieuses, encore plus pénibles et fastidieuses que les autres fois où ça allait.

"Mince, se dit-il, me v'là dans de beaux draps en flanelle de chez La Redoute !".

Jugez-en.



LES REGLES


La nouvelle doit impérativement commencer par :

>>>      Le soir, quand l'Italie est triste, elle ressemble à Rimini       <<<
 
vous prendrez grand soin de caser de façon plus ou moins outrecuidante TOUS les mots suivants, dans l'ordre qui vous chantera :
 
 *Aspirateur
* Bandeau 
* Bassin méditerranéen 
* Bolchevique 
* Carmel  
* Chameau
* Cotte de mailles
* Crampon
* Dentirostre
* Duvet 
* Encornet
* Entonnoir
* Framboises
* Guenille
* Hallucinogène 
* Hétérogénéité
* Foire aux bestiaux 
* Forcené(e)
* Furet [de plombier]
* Marmite
* Mensurations 
* Miss Bretagne 
* Neige
* Poulailler
* Quartz
* Réception
* Radiateur
* Sudoku
* Téléportation tantrique
* Trique
 
 
Et puis, tant que nous y sommes, les expressions suivantes
 
- Tourne-toi !
- Ils remplissent la main d'un honnête homme
- Arrête de toujours dire ça…
- T'aurais quand même pu te laver les mains avant !
- C’est pas comme si c’était grave.
- Le grappin l’a choisi.
- Cette mayonnaise pue !
- C'est parce que tu n'as connu que les pigeons de Paris.
- En avant Guingamp !
  
On peut conjuguer les verbes, mettre les noms et adjectifs au pluriel, bien entendu.
 
 
Vous veillerez à inclure dans votre texte au moins deux des quatre situations indiquées ci-dessous.
Comme il vous plaira. 
Vous pouvez les mentionner brièvement ou vous y attarder. Hopla.
- Apparition de Dieu dans les toilettes
- Compte-rendu d’un événement sportif
- un Noël en famille
- Un huis clos dans un chalet en pleine tempête
 
/!\ Un pervers anonyme a joué le saugrenu en imposant d'insérer les phrases suivantes, juste comme ça, parce qu'il est pervers :
 
* Pour se rendre, l'esprit dégagé, dans l'endroit au monde où tout être humain peut et doit se retrouver seul et isolé de ses contemporains, il devait parfois attendre l'heure de la sieste.
* J'hésitai un instant entre la crevette rose récemment épluchée dans mon assiette, et le téton qui pointait à ma droite.
* J'optai pour la crevette, sans toutefois quitter le téton de l'oeil. 
* La sensibilité conjuguée de la peau du cou et des deux tétons ressortait du prodige : il resta pensif. 



LE TEXTE


- Le soir, quand l'Italie est triste, elle ressemble à Rimini...
- C'est beau... C'est quoi comme pizza la Rimini?
- Ta gueule. Suce-moi.
   
J'ai encore fait fort. Miss Artichaut à la foire aux bestiaux de Plémounec-sors-tes Bottes en 1997. Je me suis laissé abuser par ses mensurations que j'ai estimées à au moins Miss Bretagne 2004. Enfin bon, maintenant que j'ai mes doigts en elle je vais pas pinailler, d'autant qu'elle a des arguments pour me garder la trique au chaud. Elle a des seins, enfin je crois, enfin disons qu'à eux deux ils remplissent la main d'un honnête homme. C'est pas comme si c'était grave, les petits seins. Puis j'aime bien les marques de son soutif, ça fait deux triangles blancs au milieu de cette peau hâlée, on a l'impression de tenir un pad de Play Station.
Elle a une peau qui m'excite, une peau qui rappelle le sable, les dunes, les longues plages. A marée basse. Depuis que je l'ai touchée, l'ai sentie, j'ai un plateau de fruits de mer en fond d'écran dans le cerveau. Elle a les seins comme des encornets et l'entrejambe qui vous fait penser au vendredi à la cantine. Je lui décortique le bouquet avec les doigts pendant qu'elle me prend en bouche et j'avoue que j'hésite un instant entre la crevette rose récemment épluchée dans mon assiette et le téton qui pointe à ma droite. J'opte pour la crevette sans toutefois quitter le téton de l'œil.

Baiser avec elle me donne faim, c'est l'amour élevé au rang d'art culinaire. Et ça m'excite foutrement.
Je dois faire un effort surhumain pour pas lui servir la mayonnaise tout de suite.
J'essaie de penser à autre chose.
Le réveillon de Noël chez tata Néné et tonton Nanard. Ils avaient organisé une réception dans leur trois pièces à Loc-Himouille et j'étais le seul convive. On a regardé Patrick Sébastien, un peu. Et l'heure passer, beaucoup.
En fin de soirée, vers 21h30, tonton a décidé de jouer à colin-maillard. Il s'est fait un bandeau avec le torchon à l'effigie de "Le Gard - les arènes de Nîmes", cadeau estival de pépé Dadou. Tata  n'a pas osé moufter, mais on sentait que sur le principe elle émettait quelques réserves.
Tata est allée se foutre derrière le canapé et moi derrière le canapé. Tonton est allé se foutre les pieds dans le tuyau de l'aspirateur, il a fait trois-quatre pas approximatifs en faisant des moulinets avec les bras, probablement dans l'espoir improbable d'un rétablissement peu probable de son équilibre. Il est allé se coller la truffe contre la fenêtre, il a traversé celle-ci sans l'ouvrir, en braillant "Touché! Fenêtre!!", puis s'en est allé se vautrer huit étages plus bas sur le toit d'une BX Sport. Comme il a pu gueuler "BX Sport" au moment de l'impact, on lui a accordé le point. Le propriétaire d'icelle est venu sonner pour nous dire qu'on serait bien aimables d'arrêter de balancer nos saloperies par la fenêtre.
Puis le shérif attorney, venu constater le décès de la voiture, a passé une main dans les cheveux de Tata et une autre dans sa culotte tandis qu'elle se cambrait en arrière, ses deux obus tendant son chemisier. Sa main effleura le sexe turgescent de ce mâle ténébreux qui lui explorait de ses doigts inquisiteurs sa ...
- Ah la vache, cette mayonnaise pue!
Et merde ...
- Excuse, le coup est parti tout seul. Et ça fait une semaine que j'ai pas pris de douche alors je conçois que je puisse sentir du gland...
- Dugland toi-même, ducon! Je te parle du tube que j'ai éclaté en m'asseyant dessus. Ca t'arrive de ranger ta bagnole des fois?
- Ah ben tiens, je le cherchais partout y'a trois ans! Ca tombe bien, j'ai faim...
- Ecoute, si jamais je m'assois sur une tranche de jambon ou une cuisse de poulet, je te fais signe!

J'ai encore plus faim. Et encore plus envie de son corps. Mais pas pour le bouffer, hein!
- Tourne-toi, que je te mette le loup dans le poulailler.
Elle est assez incroyable. Elle n'est pas tombée dans la marmite de l'intelligence étant petite, mais elle a de la sensualité à revendre sur eBay. Le duvet qui court de ses fesses à son sexe vous invite à la téléportation tantrique, la sensibilité conjuguée de la peau du cou et des deux tétons ressort du prodige : je reste pensif. Dois-je passer par la cheminée ou lui déboucher la tuyauterie avec mon furet? En guise de réponse, elle me saisit par le 3 pièces et l'invite, unique convive, à une réception dans son bassin qu'elle a de méditerranéen. Ca me met d'humeur finale de coupe de France 1997.
Parc des Princes, un 10 mai. Les niçois se souviennent encore des chants fraternels qui retentissaient de notre tribune:
"En avant, en avant Guingamp!
On n'est pas des glands,
Les crampons en avant,
Vlan, dans les dents!!
Niçois fils d'anchois, on va faire tourner ta mère sur la promenade des anglais, on va te crever comme un rat, on va démonter ta chiennasse de sœur,
En avant Guingamp!"

C'est Gwendaël Le Guevennec qui avait égalisé d'une frappe décroisée transversale altruiste à la sortie d'un superbe slalom où il avait éliminé une centaine de défenseurs niçois. Hop, feinte à droite et double-contact pour repartir à gauche, le niçois était aux framboises que Le Guenervec était déjà en train de faire une roucoulélette à un autre défenseur. Puis hop, une serpillière en osier suivi d'un flip-flap, il s'engouffre dans l'entonnoir, en ressort par un coup du hérisson de toute beauté puis enchaîne avec un passement de jambes rotatif, il arme sa frappe, et bing!! La balle part tout droit, la force de la frappe conjuguée à des tas de paramètres cinétiques - qu'on matérialise habituellement par des vecteurs avec un stylo quatre couleurs en cours de physique à l'école - confèrent  au ballon une forme complètement aplatie qui le mène tout droit au fond des filets dans lesquels il reste plusieurs secondes, tournant sur lui même dans la plus grande tradition olivétomienne. GOAAAALLLLLL!!!

Ca s'est terminé aux tirs Obut : les boules qui cognent contre la cochonne née. Je m'endors.



"Pour se rendre l'esprit dégagé, dans l'endroit au monde où tout être humain peut et doit se retrouver seul et isolé de ses contemporains, il devait parfois attendre l'heure de la sieste."
[Psaumes , extrait de "La bible aux ouaters"]


   
Il est 11h pétanque, je sors de ma léthargie. Il fait un froid à pas mettre un bolchevique à jeun dehors, et me voilà étendu dans la neige, en haillons même pas du dimanche. Je parviens, j'en r'viens pas, à me mettre debout et à me souvenir de la procédure à suivre pour marcher. Je pose mes deux pieds en canard et c'est la guenille qui redémarre.
Je me traîne péniblement depuis environ pas mal de temps. Je jette un coup d'œil à mon poignet gauche. Ma montre m'apprend qu'il est déjà midi et quartz, et ça me donne faim de savoir qu'il est l'heure d'avoir faim. Je suppose que les vautours qui me tournent autour depuis une heure n'en pensent pas moins.
Je dis des vautours, c'est parce que je n'ai connu que les pigeons de Paris et que je suis incapable de faire la différence entre un chameau et un dromadaire à deux bosses. Si ça tombe, c'est juste des dentirostres ou ce genre de bestiole avec une tête à porter un nom préhistorique.
Enfin bon, j'arrive à ce qui doit sûrement être ma dernière demeure. Le chalet du bonheur, dans tout bon dépliant savoyard qui se respecte, mais là j'ai froid, j'ai faim, j'ai envie de dormir, de pisser et je vais rater Téléfoot, c'est sûr. Alors un boui-boui qui sent le renfermé, avec des canettes qui jonchent le sol, de la pisse sur les murs et des rats sous les meubles, ça m'irait tout aussi bien, du moment qu'il y a un radiateur.
Je frappe à la porte, je n'attends pas qu'on me réponde et j'entre. Ca ressemble à un boui-boui, y'a des canettes qui jonchent le sol, de la pisse sur les murs, des rats sous les meubles, un radiateur, trois barbus enturbanés et le Père-Noël qui sont vautrés, aléatoirement. Je ne suis plus vraiment à ça près, je fais comme si de rien n'était et je vais directement dans l'évêché qui ne sont pas fermés de l'intérieur. Il y a un type endormi sur la cuvette, les bras enlaçant la lunette, la robe souillée, le slip sur la tête.
- Nom de Dieu!!
Dieu sursaute, lâche son étreinte, tombe lourdement sur le coté et se retrouve les jambes en l'air, les burnes à l'air, et l'air d'un con.
- Oh putain!! Oh pu-tain!, jure-t-il.
Puis, mu par un tsunami qui part de son estomac et remonte à la surface de sa bouche, il envoie valser le contenu de son saint bide sur sa barbe blanche. Dieu se gerbe dessus. Il rote. Puis il pète.
- Oh putain!!!, qu'il éructe.
- Arrêtez de toujours dire ça, quoi!
- Oh didiou, j'en tiens une bonne!! Ah la chienne de sa mère!!
- Je peux pisser, oui?
- Oh ben dis, y'a suffisamment de murs libres pour ça, hein!
Je pisse sur un mur.
- Aide-moi donc à me relever.
J'aide Dieu à se relever.
- Ben mon cadet! T'aurais quand même pu te laver les mains avant, gros dégueu! Bon, d'où qui sont les copains?
- J'ai bien vu quatre barbus par là, avec du vomi dans les poils. C'est ça que vous cherchez?
- Ca doit être eux. On a loué ce chalet au fin fond du trou du cul de la Chartreuse pour la galette de la fête de fin d'année de la boîte. Y'a les 3 rois mages Melchior, Talbazar et Ribouldingue. On a invité le Père Noël, pour tirer les rennes. Et y'a des petites stagiaires du carmel qui sont venues avec leur patronne, sœur Emmanuelle. S'appelle pas Emmanuelle par hasard, celle là, crois moi!!
Bon et toi, qu'est-ce tu fous là? Tu viens livrer les pizzas?
- C'est à moi de vous demander ça, Monsieur Dieu! Qu'est-ce que je fous là? Pourquoi j'me suis retrouvé à moitié à poil dans la neige alors que j'étais à moitié à poil dans une bretonne?
- Ah c'est toi...
Déjà, appelle-moi Jipé. Ca sert à rien de me donner du "Monsieur Dieu" alors que j'ai mon slip sur la tête. Un peu de respect, quand même!
- Jipé? Comme Alain?
- Non, andouille! Jipé comme J.P. c'est mon prénom, Jean Paul. Jean Paul Dieu, c'est moi.
Te concernant, ben avec les copains on a bu du whisky comme des trous sans fond, on a fumé des trucs hallucinogènes à la frangipane et en fin de soirée j'ai un peu joué avec mes super pouvoirs. Je fais souvent ça quand j'hallucine the sky with des glaçons. Déjà à Noël j'ai donné dans l'hétérogénéité : j'ai pris une murge à la gentiane et j'ai sniffé des huîtres au mazout. Après j'me suis amusé à faire mourir des gens au pif. La crise!
- Euh... C'est vous le salaud qui a balancé un type par la fenêtre sur une BX Sport?
- Excuse-moi, jeune homme. La gentiane ça attaque sévère, en plus celle là je l'achète sous le manteau. Elevée en fûts de titane; c'est des moines trappezistes qui la distillent, des vrais forcenés de l'éthanol. A la fin de la soirée, je tapais un peu au pif dans la liste pour envoyer les gens au mouroir.
Et j'ignorais que vous étiez de la famille de la BX...
- C'est mon tonton Nanard que vous avez tué!
- Oui ben pardon, tu vas pas me pondre une horloge solaire! J'avais 6 grammes dans chaque veine, je te dis! J'ai même dégommé Pierrot, dans ma soulographie. Pierrot, l'abbé Pierre. Là j'ai grave déconné par contre. La semaine prochaine je lui envoie Anna-Nicole Smith pour me faire pardonner, je sais qu'il adorait se tripoter le cierge en matant ses saints...
- Et moi?
- Toi non, il ne s'est jamais tripoté en pensant à toi!
- Nan mais je veux dire moi dans tout ça, je fous quoi ici? Je suis sûr qu'il n'y a même pas le haut-débit dans ce trou à rats!
- Ben qu'est-ce tu veux que je te dise, toi c'est le grappin qui t'a choisi. On va avoir besoin de quelqu'un pour nous redescendre à la gare de Saint-André-le-Gaz avec le Kangoo. Et c'est toi l'Elu, en quelque sorte...
- Je vois. Et pourquoi vous m'avez collé des fringues toutes déchirées? Et pourquoi me faire atterrir à 2 heures de marche d'ici?
- Oh, ça c'est juste pour le folklore, je trouve que ça fait plus authentique de se retrouver dans la neige au milieu de nulle part sans chaussures ni pantalon, plutôt qu'avec un anorak et des après-skis devant la cheminée.
- Bon écoute Popol, j'ai autre chose à faire que d'écouter les délires éthyliques d'un gars qui n'existe que dans les églises. Alors tu vas me filer les clés du Kangoo, j'vais retourner voir la bretonne. Elle a du sécher depuis, je peux lui passer la seconde couche.
Allez, mes respects mon colonel, claquez une bise sur le cul à la Marie de ma part et à lundi dans l'taxi!
Dieu me colle un sacré coup de poing. Et on ne plaisante pas avec le sacré, ça fait saigner du nez.
- Dis donc Dugenou, je te laisse pas trop le choix, c'est ça ou je te balance à Vesoul en veste queue-de-pie, bermuda et palmes sur un toit de R5 Kway. Et je m'arrange pour que tu te prennes l'antenne dans l'œil.
- ...
- Voilà!
Bon, va falloir t'habiller. On devrait pouvoir te trouver une redingote et une cotte de maille par là. Tu chausses du combien, en chemise?
     
On est un peu serrés dans le Kangoo, même si on a rasé la barbe du Père Noël et qu'on a attachés les rennes sur la galerie.
- Vous voyez, vous vouliez pas me croire, mais on a fait entrer tout le monde!
- Houla, t'enflamme pas, gamin!! On n'a pas réussi à caser le sudoku...


Partager cet article
Repost0
16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 22:21

[Acidité, nom féminin. Qualité de ce qui est acide, acerbe. Causticité.]


La première fois...
Tout le monde s'en rappelle toujours. De l'avis général, c'est rarement la meilleure des fois. Oui mais c'est la première.
Il faut dire qu'il l'attendait depuis tellement longtemps, ça fait une paie qu'il a envie de passer à l'acte mais que l'occasion s'est faite discrète.

Et puis un jour, parce que le patron a été encore plus con que d'habitude, parce qu'un type lui a fait une queue de poisson, parce que le PSG a fait match nul contre l'OM, parce qu'il a l'alcool festif, parce qu'il a enfin la faiblesse d'avoir le courage, il la cogne.

La première fois c'est toujours trop rapide. Juste une gifle.
Il s'étonne lui même de l'avoir fait, mais il sait déjà qu'il va aimer ça, il sait déjà qu'il y aura d'autres fois.
Il a franchi le pas, il l'a fait. L'histoire est en marche et l'avenir lui appartient.

Les claques se rapprochent en temps, s'intensifient, se font plus efficaces. Il fait dans la frappe chirurgicale.
Puis les claques deviennent de vrais coups, de ceux qu'on donne pour briser.
Puis les objets volent, les meubles s'intègrent au procédé et les insultes se font toujours plus jubilatoires.
La simple gifle de présentation a muté en vraie correction, en "bonne branlée".

Il s'est installé dans le processus, il s'y sent bien. Il a pris ses marques, elle compte les siennes.
Il a la présence d'esprit de ne pas négliger la lucidité. Elle pourrait partir, se rebeller, parler ou pire, tenter de lui donner des états d'âme.

Alors il l'entretient dans un monde de terreur. Chaque raclée qu'il donne n'est rien par rapport à celle qu'elle prendra si elle s'essaie au grabuge. Elle comprend ça ? Bien...
Il sait lâcher du lest pour qu'elle reste femme tout de même, qu'elle ne soit pas qu'une victime qui baisse les yeux. Elle perdrait de son charme...

Il donne des raisons : le boulot, les gosses ("tu préfèrerais que j'm'en prenne aux gosses, peut-être ?"), toutes les frustrations accumulées, tout l'alcool bu. Pas forcément parce qu'il est alcoolique, non. Mais surtout parce que l'alcool est un catalyseur, il désinhibe, décuple les forces, prend le self-control de son  incontrôlabilité, fournit une excuse.
Boire parce qu'il cogne, pas l'inverse.

Aux raisons, il attribue des excuses.
Les excuses, ce n'est pas vraiment ce qui manque. Un mot dit, un mot tu, un sourire, une expression mal interprétée, un grief notable sur la tenue du foyer familial ou un truc que de toute façon elle ne peut pas comprendre mais qu'elle a fait exprès de faire juste pour l'énerver. La pute.
Lui fournira toujours les raisons, elle fournira toujours les excuses.

Après chaque guerre il faut reconstruire, ou du moins balayer les traces des combats.
L'armoire à pharmacie regorge d'anti-dots et d'oublie-douleurs.
Il l'aide à penser ses plaies, parfois. Il s'aide à panser ses plaintes, souvent.
Il l'aide à fournir des alibis, lui rappelle qu'elle est tombée dans les escaliers ou qu'elle a pris une porte en pleine tronche. Elle est édentée mais il est aidant.
Souvent, il accompagne tout ça de gestes doux et prévenants, de paroles rassurantes.
Pas par rédemption, non. D'abord pour se rassurer lui-même et se rappeler qu'il n'est pas une brute sanguinaire mais tout simplement un "homme".
Et puis aussi pour lui expliquer à elle. A quel point elle est conne et pénible, elle sait qu'il est nerveux et elle l'agace exprès!
Si tout se passe bien pour lui, elle murmurera un "oui, je sais..." et elle demandera pardon.

Alors il pourra s'endormir en paix, serein et assouvi.
Non sans lui avoir fait l'amour avant. Enfin il dit "faire l'amour" comme il aurait dit "baiser". L'important c'est qu'il la saute.
Elle serre un peu les dents, parce que son corps est endolori et parce qu'il la viole plus qu'il ne la caresse. Elle ferme les yeux, elle gémit un peu pour l'encourager à en finir au plus vite.
Qu'il s'endorme, enfin, avec son sentiment du devoir accompli.

Tout n'est pas que violence et crachats et viol.
Le reste est humiliation, rabaissement quotidien, menaces et culpabilisation.
Qu'est-ce qu'elle deviendrait sans lui ?
Il lui rappelle qu'elle est dépendante de lui financièrement, socialement, intellectuellement, affectivement...
Et puis il l'aime, puisqu'il est toujours là, avec elle.

On ne devient pas une femme battue, on ne se retrouve pas victime. On est prédestinée à ça.
Il le lui rappelle aussi.

Il se sait crié, il se devine moqué, il se voit caricaturé.
Mais n'est-ce pas là le lot de tous les incompris, de tous ceux qu'on juge par principe plus que par raison? Où est la victime ?
Et qui le juge, après tout ?
Les femmes, elles qui ne sont rien sans les hommes ? Elles qui ont réclamé l'égalité des sexes alors que la nature les a construites faibles ?
Les hommes ? Quels hommes ? Ceux qui se laissent faire, les pédés, les lâches, les hypocrites?

Il a raison, il le sait.
Il a ses défauts, il a fait des erreurs, il a ses souffrances et ses faiblesses.
Mais il a raison, il le sait.

Elle fait la cuisine, il se fait sa cuisine. La vie n'est-elle pas bien foutue ?


Sur les plaies, rajouter un zeste de citron.

Sur le visage, parsemer les gestes du litron.

Séparer le souvenir de la mémoire,

Battre les yeux en beurre noir.

Réserver les larmes, cuire à feu dur.

Sur la patte brisée, du sel en chapelure.

Accompagner d'un coup de rouge ou d'un coup de sang,

Servir les marrons chauds, l'appeler maman.





A lire absolument :  Exécution et Réquisition
Ainsi que Tiphaine

Partager cet article
Repost0
13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 17:08
Pour les Impromptus Littéraires sur le thème une petite musique de vie.


J'étais déjà insensibilisé à la douleur, mais pas au mauvais goût, quand les premiers coups de bongos résonnèrent jusque dans mon cœur. Au moins, y'avait quelque chose qui battait encore dedans.
Puis la lame s'y planta pas loin. Même pas mal.
C'est effarant de constater comme sans même le savoir on connaît par cœur les paroles des chansons débiles.
Je sentis le métal me trifouiller, même pas mal.
Je réfléchis à ce que j'aurais aimé comme bande-son à cet instant là. Peut-être du Brel ou alors un truc bien bourrin qui balance du poum-poum-tchac à la seconde.
Mais sûrement pas ça...

       

Tirelipimpom sur le chihuahua

Tirelipimpom avec la tête, avec les bras

Tirelipimpom un coup en l'air, un coup en bas

Touche mes castagnettes, moi je touche à tes ananas...



Minable.
Le transistor Radiola bi-bande mal réglé qui me nasille du barbu à chemise hawaïenne, j'avais espéré plus sérieux comme départ au son des trompettes.
La gueule de mon oraison funèbre... Merci la vie!


Tirelipimpom sur le chihuahua

Tirelipimpom avec la tête, avec les bras

Tirelipimpom un coup en l'air, un coup en bas

Touche mes castagnettes, moi je touche à tes ananas...



Bon ils font quoi ?
Ils m'achèvent ou bien ? On va pas y passer le réveillon de la Saint Cope.
Houlà, mais ils sont où là ?? Ils ont planté dans l'aorte ou quoi ? C'est quoi ce geyser rouge ?
Si c'est mon sang qui jaillit comme ça, ce coup là je vais mourir, c'est sûr ! La vie va venir me coller sur le front un post-it "je te quitte", faites quelque chose quoi !

-  Meeeeeerde, j'ai touché l'aorte. Bon sang Madame Solange, posez lui une serpillière sur le cœur, il va nous en foutre partout ce gros porc. Et voilà, il a éclaboussé mes Weston en cuir de crocodile des Caïmans !
-  Houlala docteur, faut faire quelque chose, il va mourir si on ne lui répare pas ça ! On le garrotte ?
-  Trop tard, c'est râpé... Bon, heure du décès : 10h34.
-  Faut dire que vous n'aviez pas l'air d'avoir la tête à ce que vous faisiez...
-  C'est cette radio là! Ca m'a donné des envies de.. Dites Madame Solange, ça vous dirait pas qu'on aille se tirelipimponner en salle de réa ? Je sais pas pour vos ananas, mais moi j'ai les castagnettes qui commencent à me jouer un air de biniou !
-  Hihihi docteur, vous êtes-t-y coquin ! Bon allez, d'accord pour une petite séance de big bisous et de papayoulélé !


RTL, Stop ou Encore à Carlos, vous n'êtes que 37% à avoir souhaité qu'il continue. C'est donc Stop...



Salauds !
Partager cet article
Repost0
8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 16:19

Aujourd'hui nous sommes le 8 mai (sauf si vous lisez cet article demain ou hier). Et en France, le 8 mai est un jour férié. Ce qui signifie qu'on est payé à aller se tuer en voiture durant un week-end prolongé.
Exemple : Lady Di, morte en se faisant le pont.

La France compte une tripotée de jours fériés. Primo parce qu'elle a gagné plein de guerres, deux Championnats d'Europe et une Coupe du Monde. Deuxio, parce que soucieuse de garantir la laïcité dont elle aime s'honorer, elle s'impose la sobriété de ne consacrer qu'un demi douzaine de jours fériés à Jésus Christ et son orchestre.
Je passe du boeuf à l'âne, mais soit dit en passant les parents de Jésus Christ n'ont jamais eu de mal à lui trouver de place en crèche.
Par contre, tout Jésus de Nazareth qu'il est, il s'est bien fait niquer à avoir son anniversaire le jour de Noël, ça lui fait qu'une fois des cadeaux dans l'année.

L'avantage du jour férié c'est qu'on ne travaille pas. L'inconvénient c'est que les magasins sont fermés. Du coup on s'emmerde dru et on passe l'après-midi à regarder la version colorisée de "Don Camillo chez les nudistes".
Exemple :
- Tu fais quoi pour le 8 mai? 
- Je férié. 
- Moi non plus.

 

Partager cet article
Repost0